Préambule qu'un ami a écrit pour le recueil "L'oiseau ivre de vent" que je viens de recevoir aujourd'hui. (photos dans un autre fil)
"Quand Carmen m'a ouvert la porte de ce recueil, parmi les mots, je me suis mis à chercher une clé, un mot. Celui qui m'aiderait à entrouvrir son monde poétique et serait dans sa déclinaison, en quelque sorte, mon fil d'Ariane.
J'ai trouvé « SERPENTINE ».
La serpentine est une concrétion de sels qui se forme, souvent longiligne, dans les failles où pénètre l'eau jusqu'aux grandes profondeurs. Ses couleurs vont du blanc au bleu, au jaune et au vert, au brun et au noir. Toutes déjà dans l'image de Murmures à la fontaine.
Elle est aussi translucide, légère, tendre et infusible...
Suivez-moi, je vous emmène sur le chemin de ses sinuosités.
Ici, « enfant », elle « chantourne le vide » laissé par les brisures de la vie, par les FAILLES ouvertes des rêves perdus et éperdus d'éternité.
L'EAU salée des larmes et de la mer, -de la mer et de l'amer-, l'eau froide des ruisseaux clairs, l'eau noire des puits et des souffrances, l'eau goutte de pluie et de rosée,-cadeaux des jours sans fard-, nourrit la poésie serpentine, cristaux de mots dont l'oeil de L'oiseau ivre de vent a perçu le filon souterrain, explorant la fente entre les jours roches pétrifiés d'ordinaire.
BLANCS les nuages purs, la lune éblouie, BLEUS les orages, les ciels et les campanules, d'OR les fleurs, le soleil et le sable des grèves, VERTS les arbres et l'herbe, BRUNES les branches nues craquant sous les pieds et l'amertume des mères oubliées, NOIRES les nuits en patience d'aube et la nuit désamour, NOIR l'onyx.
La serpentine encore, touche TRANSLUCIDE d'aquarelle, LEGERE comme un froissement d'ailes suggérant le vol et l'écho des joies, des peines, TENDRE comme cœur aux aguets de sa plénitude, INFUSIBLE aux émotions à fleur de peau, à fleur de veille.
Serpentine donc, femme et mère, mais toujours en quête de la liberté, de la pureté du regard d'un enfant, elle sait ici « irriguer d'aquarelle le fragile écho de son rêve infécond », faille perceptible de la vie, et semer, petit Poucet, son cheminement de cristaux limpides."
Gérard H.