L’au-delà de l’amour existe quelque part :
le soleil, toujours, y demeure à son solstice,
et Nush s’y promène au bras de Paul Eluard,
Dante y rencontre, chaque jour, sa Béatrice,
Ronsard dit à Cassandre un long poème osé,
René-Guy y respire, encor, l’odeur des lys
et Guillaume et Marie continuent de poser,
pour le douanier Rousseau qui fronce les sourcils,
Desnos parle très bas à la « mystérieuse »,
et caresse, sans fin, celle dont il rêva,
Pétrarque et Laure vont sur la route poudreuse,
Vigny rédige une longue lettre à Eva.
Les amants sans espoir y ont aussi leur place,
un chapeau de satin, aperçu tout à coup,
fait battre le cœur de Stendhal, au loin, qui passe.
Je m’y promènerai, un jour, pensant à vous.
extrait de Dialogue sans espoir /Besançon/1975