Beaucoup de lecteurs ont l'habitude de délaisser les mots, de les abandonner comme on le fait pour les animaux lorsqu'ils ne sont pas acceptés dans certains lieux.

Merci Serial pour ta visite ! Je pense surtout qu'il y a beaucoup plus de gens qui ressentent le besoin d'écrire que de lecteurs passionnés de mots. En général, les gens cherchent à être reconnus pour leur don et se ferment alors très souvent à celui d'autrui, cela compte pour toutes les formes artistiques. Il y a également le facteur de crise à prendre en compte, chacun cherche un moyen pour mieux vivre voire survivre à la précarité de la société actuelle.

Le poète aura toujours raison d'être puisque pour ma part, ses mots peuvent être une "arme", une arme d'amour, de pouvoir etc. Mais il faut aller au delà de ça, un moyen de voyager, de partager (même si parfois ils sont usurpé). Sans mots ni poètes, la vie n'a plus de sens...

Oui ma petite Dark, le poète est un faiseur de rêves, libre de ses mots et ses armes sont ses vers. Merci de ta visite

On le pense parfois, car les mots sont tellement vivants. Mais ces mots à peine prononcés, je me dis qu'ils sont trompeurs, qu'en eux se cache l'illusion, que je fais du sentimentalisme, que cela n'a pas plus d'importance que j'écrive ou pas.
Et puis... même si personne ne lisait, je crois bien que l'âme avide de poésie écrirait quand même !
Dans les salons du livre, comme dans les salons de la peinture on voit défiler des gens. Des lecteurs, des amateurs d'art... peut-être, qui s'arrêtent s'il y a une "vedette", ou une voix qui porte, ou s'il y a des loupiotes clignotantes au stand. On doute parfois du libre arbitre ou des qualités des lecteurs, de la légitimité de vouloir partager ce qu'on écrit.

Merci d'être venue lire ce petit poème et d'avoir exprimé ton sentiment que je partage.
Mais comme tu le dis si bien "Et puis... même si personne ne lisait, je crois bien que l'âme avide de poésie écrirait quand même !" c'est vrai tu as tout à fait raison et pour ma part je dirai l'âme avide de mots, d'images et de partage surtout.

Le partage est vraiment un problème pour moi car il faudrait que je passe mes jours et mes nuits devant mon ordi, ou dans lieux où se trouvent les lecteurs (il en est ainsi quand on n'a pas de diffuseur). Le risque est grand d'empiéter sur d'autres domaines, la vie "normale" et la créativité. Je n'oublie pas les lieux où se partage la poésie...

Je ne crois pas que le partage est un problème pour toi dame Démeter !
Tu nous as offert de beaux moments de poésie sur Alchemy en partage et tu le feras sans aucun doute encore, peu importe quand, c'est toujours un plaisir de te lire  

Hum, ca fait un bail que je publie ici et j'avoue n'avoir pas ou quasiment pas commenté. Ceci dit.... Je lis pas de poésie, en fait. J'arrive pas a m'y contraindre. Parce que, étant poète moi-même depuis mon plus jeune âge, j'ai un regard très très critique sur les textes des autres et... en fait j'aime pas ça.

J'aime pas lire le texte de quelqu'un qui s'est donné du mal, qui y a passé du temps, qui s'est donné a fond, qui offre le résultat de son travail, de sa volonté de partager quelque chose d'intime et de profond avec les autres et n'y voir que des trucs à corriger, parce que mon don étant ce qu'il est, à mon corps défendant, je vois ce qui pourrait améliorer ou pas un texte, quelle forme serait mieux ici, moins bien là (notez : a la relecture ca marche aussi pour mes textes. Je fais le choix volontaire de ne pas ou très peu retoucher mes premiers jets, parce que sinon ca m'entrainerait dans une spirale sans fin de perfectionnisme). Et du coup ben, c'est... presque douloureux, en fait : Je cherche la magie et je trouve... mouarf, tout autre chose.

Reste que mon point de vue sur les textes que les gens écrivent et osent publier, il est a peu près le même pour tous au final : Ca mérite mon respect, ca force mon admiration, et, à mes yeux, tres personnellement, c'est un trésor sans prix de savoir qu'il y a encore des gens sensibles à la poésie et capable de la créer. Bêtement. Et pour ça, simplement merci. A chacun de vous.

Je réagis un peu comme toi, Dehorian.
Je ne critique pas les poèmes des autres, j'essaie de saisir l'émotion qui les sous-tend, quelques vers qui me plaisent... la formulation relève de la liberté et des capacités de chacun, mais c'est tellement beau d'écrire qu'on ne peut qu'encourager cette pratique.
Beau et difficile ! Cela prend tellement sur les autres activités surtout quand on est perfectionniste !
Pour la prose j'écoute mon côté perfectionniste, en matière de poésie je laisse l'intuition première prévaloir (même si je travaille le poème, il ne faut pas le dénaturer et... la non-perfection donne aux mots du poème une vulnérabilité qui sied bien à la poésie)
Bon week-end à vous tous !