J’aime à observer les gens dans cette salle d’attente bondée qui m’est désormais familière. Certains jouent les fanfarons, saoulent leurs voisins de paroles, mais c’est juste pour se donner une contenance. D’autres , au contraire, sont silencieux, presque résignés. Mais il est une chose qui transparaît malgré tout : la peur et l’angoisse. Il y a l’avant et l’après passage dans le tunnel. Avant on peut tout s’imaginer, le meilleur comme le pire. Mais après, après on sait. J’ai pris l’habitude de lire sur tous ces visages anonymes, la réponse. Certains auront pris dix ans après leur passage devant le tribunal médical, d’autres arboreront un grand sourire, l’épée de Damoclès semble s’éloigner de dessus leur tête.
… Bon, bientôt ce sera mon tour, mon cœur cognera si violemment qu’il couvrira presque le bruit de ces milliers de faisceaux qui me transperceront, me dissèquerons, traqueront chaque cellule de mon être, mais qu’importe, au bout il y a la vérité et, quelle qu’elle soit, il est plus facile d’affronter un ennemi quand on le connaît que de vivre dans le doute…