Sur une route grise,
Où vont des tombeaux roulants,
J’eus la joie exquise,
De vous voir vêtue de blanc.
Au gré d’une brise,
Votre chevelure tissant
Les lueurs d’une lune grise
Aux reflets d’argent,
Vous vous êtes assise
Près de ma vie s’effilochant,
Vos mains indécises
Et votre regard caressant
Firent, de mes jours
S’assombrissant,
Une flambée d’amour
S’évanouissant.
Sur cette route grise, où je pris mon élan,
Vous voici conquise un temps,
Indécise, en contemplant
Ma chemise rougissant.
Et, par l’entremise
D’un suave onguent,
Vous prîtes à votre guise
Mon sang.
Sur un doute, une méprise,
Mes bras ballants,
Vous vîtes comme acquise
Ma vie s’en allant.
Vous et votre complice,
Votre amant,
Me servirent vos délices,
Cytise et chiendent.
Lui me vit mourant,
Et vous me crûtes soupirant,
La nuit concourant
A l’assise de votre bilan.
Sur les routes grises
Vont des tombeaux roulants,
J’y fis la sottise
De dormir un instant.
Allover 2010