Le soir, sous la lune parsemée d'impacts gris, vacillante, j'écris ces pas que tu ne vois pas. Je virevolte, je tombe mais pas vraiment, je t'imagine là qui me soutiens et je ne m'égare pas dans cette danse qui ne me mène à rien, qui ne vaut pas l'ombre anthracite de mon coeur, ni la lumière terrifiante et effroyable du soleil, ni l'étrange neutralité de l'astre lunaire qui illumine mon être misérable. J'accorde aux étoiles comme une sorte d'adieu théâtral... où suis-je ?
Je perds de vue la réalité, mon corps ridicule qui n'est pas fait pour la danse, mon âme qui n'est pas faite pour la lueur, ma vie qui n'est pas faite pour la mémoire. Qui suis-je ? J'aperçois vaguement cette grotte infâme où mon esprit aime à sommeiller. Je sais ce que je ne suis pas, celle qui te plaira et peut-être est-ce déjà ça. Je m'en suffis et prend le choix d'arrêter ma rêverie assombrie par l'amertume pour mieux apprécier le clair-obscur d'une nuit sans nuages...
Mignardise