Je n’ai pas d’autre verbe à conjuguer qu’aimer
Je n’ai pas d’autre mot à user qu’amitié
Je n’ai pas d’autre théâtre que la vie étriquée
Je n’ai pas d’autre vérité que mon cœur embaumé
Mais ! Ne me fuis pas dans mes outrances !
Mais ! Accepte mes sourires, mes présences !
Mais ! Distrais-moi de ces vaines palabres !
Mais ! Fais-moi oublier quand tu te cabres !
J’aurais pu t’écrire une chanson d’amour
J’aurais pu t’écrire les plus magnifiques jours
J’aurais pu t’offrir l’éther que la Bêtise éventre
J’aurais pu t’offrir la paix que le Sang veut pourfendre
Mais ! Tu as déserté ma mélancolie, mes révoltes !
Mais ! Tu as choisi des horizons plus désinvoltes !
Mais ! Tu as élu domicile dans un cœur moins amer !
Mais ! Tu as préféré la frivolité à mon âme délétère !
J’ai de l’encre noire dans les veines
J’ai des feuillets remplis de mes peines
J’ai du voyage et des bagages à faire
J’ai du monde et de l’immonde à parfaire
Mais ! Que suis-je sans ces manques à combler ?
Mais ! Que suis-je sans ces attaches à lâcher ?
Mais ! Viendras-tu me dire au revoir ?
Mais ! Où es-tu dans ce noir ?
J’aurais pu te créer un paradis sur mesure
J’aurais pu te créer une lueur factice, une aire pure
J’aurais pu t’apprendre l’amour simplet
J’aurais pu t’apprendre la vie, la facilité.
Mais ! Mes esquisses, fichus brouillons qui sont lambeaux !
Mais ! Mes amours demeurent des naïfs tableaux !
Mais ! Tu es, une fois encore, le miroir de ma honte !
Mais ! Tu es le vautour, moi, la charogne à la haine prompte.
Je n’ai pas assez de larmes pour pleurer vos maux
Je n’ai pas assez de talent pour être à la hauteur de vos mots
Je n’ai pas assez de courage pour colorier la vie en rose
Je n’ai pas assez d’un amour pour bleuter mon cœur d’ecchymoses
Je vous aime et vous me réconfortez !
Je pense à vous, royaume aux troubadours et aux fées !
Je souhaite de tout mon coeur votre félicité !
A vous, les merveilles du Verbe et de la liberté !
Mignardise