Son être exhalait le parfum d’une joie nouvelle. Une joie que je ne parvenais pas à saisir, à comprendre. Elle ne daignait pas me laisser approcher cette part de bonheur à laquelle je semblais contribuer. Elle était câline, ravissante, amoureuse … Une fille ordinaire aux yeux des autres, assez agaçante mais pas à mes yeux. Pourtant, tout ce qui la constituait paraissait briller d’une aura fallacieuse. La lueur malicieuse qui demeurait dans son œil me montrait qu’elle ne pouvait mieux se porter. Peut-être était-ce parce que mon subconscient imprimait sur elle l’image du bonheur parfait. Ma main caressait sa peau si douce, si fragile. On aurait dit qu’elle me stupéfiait, que toucher son corps m’obnubilait. Nul doute : je l’aimais. Plus que ça même ! J’étais presque en position de vénération, j’aurais pu me prosterner devant elle alors qu’elle n’était rien moins qu’une humaine et non Dieu. Etait-elle un mirage ? Un mirage qui ressemblait étrangement à une réalité, à un fragment d’histoire manquée, à une parcelle d’amour vendue, … Indéniablement, cette fille réelle que j’avais quelque peu idéalisé faisait front à mon malheur juste à la simple pensée d'être avec elle. Elle n’avait qu’un prénom déjà usité, qu’un semblant de vie qui m’importait, qui me donnait du plaisir rien qu’à la contempler… Elle n’était qu’une fille parmi tant d’autres mais elle était celle dont la présence seule suffisait à me réjouir et dont l’absence m’attristait plus que l’indifférence.
J'ose l'avouer, le murmurer ... Elle me manque ... Elle et sa fantaisie... Elle et son rire ... Elle et son délicieux parfum ...
Je trouverais le courage de le lui dire ...
Il me faut du temps mais le silence m'absorbe ...
Tout s'assombrit une fois de plus ...
Mignardise.