Le vent fou furieux souffle sur les grands marécages du labeur
L’atmosphère est pesante, plus sombre encore d’heure en heure
Il fouette de ses sons malsains toutes les colonnes de roseaux
Qui se balancent et tanguent sous les ordres de gros crapaud
Pliez-vous ! Pliez-vous, ne réfléchissez pas et plus un mot !
Ne vous brisez surtout pas sous le poids alourdi des fardeaux
Puisque des tiges cassées ne servent plus à rien pour l’avancée
De la grande marche glorieuse des amphibiens, plus vite allez !
Fourmis au pas, en cadence, que chaque seconde soit exploitée
Ignorez les cas désespérés, désenchantés, abîmés et trop fatigués
Le tourbillon déchainé les emportera dans ses cycles dépressifs
Les enterrera avant l’heure, personne n’entendra leur cris plaintifs
Laissez les escargots baveux trainer leur coquille nonchalamment
Statut haute protection oblige ! Remplacez donc les bras manquant
Soyez non seulement sourds, muets mais aussi aveugles gare pantins !
Gros crapaud resserre déjà les ficelles sur vos lendemains incertains
Que mon cœur est triste, impuissant, tout comme le vôtre, compagnons
Bons messagers des mots, sous la pluie chantant les temps révolus, allons !
Marchons, courons, trébuchons comme nos voisins transmetteurs de sons !
Mais jamais, aux bourreaux assoiffés de primes, nous ne nous soumettrons !
A tous mes collègues, ceux qui ont préféré partir, ceux qui ont du démissionner, et, à ceux qui ont décidé de rester...