Voilà que soudainement je suis nostalgique et j'ai un besoin pressant d'un instant magique alors je vous offre l'incroyable histoire d'Erina et de Chéri Bibi... Je sais certains d'entre-vous la connaissent déjà...
Comme j’aime pouvoir vivre et revivre cet instant unique. Quand l’obscurité se dérobe peu à peu à la venue des premiers rayons de lumière. Le ciel s’éclaire et se colore de tons pastel, violet, mauve, rose, mes préférés. L’air est frais, pur. Respire, oui respire la vie. Silence, il n’y a personne. La dernière maison du village est déjà loin derrière moi, loin de ce chemin de terre sous mes pas. Un bruit subsiste encore mais il est comme une mer calme dont les vagues discrètes caressent mon oreille interne. Il est dans ma tête. Et mon corps bascule côté cœur. Dans quel sens tourne la planète ? Aurait-il la faculté de percevoir son mouvement ? Il m’est difficile de trouver l’équilibre ce matin comme tous les matins d’ailleurs mais aujourd’hui j’ai tout mon temps. Le temps d’apprécier ce moment de repos, de calme, de tranquillité, cher à mon cœur. Mon être tout entier se laisse bercer par la douceur de l’atmosphère de cet endroit délicieux. Un havre de paix pour mon âme. Un bonheur, ce dimanche. Sourire. Une pensée pour le maître des mots…
Me voici à l’orée du bois en compagnie de mon amie la solitude. Oui, j’ai dit mon amie. Je sais la plupart des gens n’aime pas être seuls. Moi, si. J’en ai besoin. Je soupire quand elle vient à moi. Elle, au moins elle m’écoute sans me couper la parole. Elle ne me ment jamais, elle me parle toujours franchement et sans détour. Elle sait tout de moi. Elle est le miroir de mon âme. Je ferme les yeux. Une pensée au poète de mon âme…
Demi-tour ? Non, je continue ma ballade. Partout les arbres autour commencent leur rituel sacré. Ils donnent avec grâce leur parure en offrande à la terre. La saison des chutes, tout ce qui tombe, comme diraient mes amis anglais…
Aïe ! Mais qu’est-ce donc ceci ? Une branche ! Je me frotte la tête. Je regarde en l’air, puis parterre. Mais non, c’est un bâton ! Bizarre. Merci, vous auriez pu le faire atterrir devant moi au lieu de me gratifier d’une jolie bosse sur le haut de mon crâne. C’est sûrement pour que je marche droit. Profitons-en, je vais l’utiliser comme canne.
- Oui, faites donc cela sorcière !
- Ô non, en plus de la mer, du vent, des grondements du tonnerre, j’entends des voix dans ma tête maintenant ! Comme Jeanne d’Arc sauf que je ne parle pas à Dieu. Qui est là ? Montrez-vous ! Personne. Pas un chat.
- Et moi, je suis quoi, mettez vos lunettes sorcière !
- Je me retourne. Ô ma chère Damona tu es bonne pour l’asile. Un chat. Un chat qui parle ! Qui me parle ! Devant moi, un chat tout noir aux poils hérissés me fixe avec ses gros yeux verts…