Ma grenouille ne se trompe jamais
Je m’appelais Granger : Karl Granger.
Aujourd’hui, mon nom est Personne : Personne Granger.
J’ai perdu mon identité en cours de route, au détour d’un tournant de ma vie. Du genre en épingle à cheveux pour chauves.
Et la télé qui vomit des insanités…j’ai peur. J’ai peur quand elle crie.
Tais-toi !
C’était hier.
Elle était si jolie ce jour de pluie, où pour la première fois je l’embrassais. C’était un de ces jours où tout est beau, un qui ne poisse pas sur votre corps comme aujourd’hui.
« Demain ne sera pas plus beau qu’hier »
La météo se trompe toujours...ma grenouille non.
Elle avait cette grâce qui m’avait fait dire qu’à l’admirer, j’en prendrais bien pour l’éternité.
Et j’ai signé.
Elle était si jolie son ventre arrondi. La cambrure de ses reins était de mes caresses le doux chemin.
Je lui chantais
« Veux-tu venir dans ma cabane en bois, on jouerait la vie toi et moi, pour de vrai, pour de faux…pour s’aimer ».
Et elle riait
La femme sur l’écran rit, elle aussi. Mais pourquoi rit elle ?
Dis-moi !
C’est un groupe de thérapie. Les gens rient leur souffrance.
Elle était si jolie. Serais-je tombé si bas que je puisse rire pour ne plus pleurer mon aimée ?
Ha, ha, ha…
J’ai mal, j’ai mal quand je ris.
Mais pas quand je souris.
C’était hier.
Ce matin, il y avait cette fille qui travaille dans l’hôtel. J’ai regardé les mèches de ses cheveux, noir de jais, collés sur sa nuque.
Elle était si jolie.
Iloa,