Se taire, sur terre, et surtout ne rien dire
Car l’enfer se terre sous les soupirs.
Laisser faire la misère et se tapir,
Au creux d’hier se contenir.
Je me souviens de ce jour, où les mots sont morts,
De ce silence lourd figeant l’écho, en plein essor,
Les idées pendues à des rapports
Et l’actualité nue et retord.
Se taire, sur terre, c’est un peu mourir.
L’air solitaire n’inspire
Que des vers sans lumière ou pire,
Un téméraire empire.
Je me rappelle mes ailes,
Les rêves à la pelle,
Toutes ces dorures qui étincellent
Ces vibrations qui s’emmêlent.
Se taire sur terre, n’est que gémir
Ne sert qu’un air, dépérir
Éteindre la lumière et s’endormir
Ne sert qu’à faire des souvenirs
Se taire sur terre, par satyre,
Manquer d’air et revenir,
D’un univers que seul le désert inspire,
Faire un sanctuaire pour y refleurir.
Mais quel est cet appel qui résonne encore
Est-ce l’immortalité qui appelle en renfort
Ma volonté, mon être sans mon corps
Mes rêves imparfaits et mes remords
Se taire, sur terre, oublier de sourire
A des frères que l’espoir inspire
C’est un peu s’entretenir
Avec une histoire sans avenir.
Il faut dessiner les astres pour avoir un ciel,
Poser sa toile, même sommaire, sur le réel,
Y tracer des surfaces aux lueurs pastelles,
Donner sa préface à une beauté nouvelle.
Vers après vers, juste dire
Que se taire ne sert qu’à se maudire.
Et à laisser en jachère le vivre,
C’est de vie que l’on se prive.
Allover 2011