Quelle légitimité a-t-on, nous les gribouilleurs, à dire une souffrance qui parfois est nôtre,
et parfois ne l'est pas?

Peut-on souffrir aussi d 'empathie?

Peut-on se sentir frappé, quand le poing ne nous était pas destiné?

Peut-on se sentir brûler
quand on est à l'abri des flammes ?

Peut-on se sentir perdu
quand on n' a pas encore mis les pieds sur le sentier?

Peut- on maudire la vie, quand on n'a pas vécu?

La mort d'une inconnue peut-elle ainsi nous bouleverser?


J'aurais voulu racheter une enfance volée, j'ai d'ailleurs tenté je m'y suis épuisée et j'ai abandonné...et après toutes ces années j'apprends que si toi tu t'en es tiré, l'histoire s'est dramatiquement répétée. Tous ceux qui auraient dû t'entourer ont tiré leur révérence, non sans avant t'avoir fait tant de mal par leur absence.
Que t'es-t-il resté? Et que te restes-t-il maintenant? Qu'es-tu capable de donner pour que l'histoire ne se répète pas? Comment vois-tu ce qui se passe autour de toi, comment panser chez d'autres les plaies qui chez toi ont mis si longtemps à cicatriser?

Comment peut-on croire à un dessein, une finalité, quand les cartes sont si mal distribuées...

Je voudrais juste un peu pleurer

Pour celle que je ne connaîtrais jamais,
qui a abandonné le combat,
qui a laissé son enfant,
l'a livrée
à ces même galères dont elle n'a su
s'échapper.

Celle qui n'a pu donner ce qu'elle n'avait pas reçu.

Je ne peux condamner, je voudrais juste un peu pleurer.

[i]

Un texte fort émouvant avec des mots profonds et puissants. J'aimerais te dire :
L'histoire se répète jusqu'à ce que l'on décide de briser la chaîne, cela est possible.
En ce qui concerne la souffrance, une âme qui a été meurtrie par la souffrance peut non seulement la dire ou l'écrire mais également la sentir et la comprendre même si elle ne lui appartient pas.
Il est bon de pleurer un peu et de libérer ses émotions, je l'ai fait avec toi.

Merci Damona ; certains textes viennent de plus ou moins loin, celui-ci est vraiment issu de mes tripes, de mon cœur, du plus profond du ventre, l'émotion qu'il véhicule n'est pas feinte ; j'ai mis du temps à l'écrire, il m'a brulée un peu au passage. Mais il est vain, car ceux à qui il est destiné n'en auront jamais connaissance.

Ne crois pas cela, il n'est pas vain. Il est surtout pour toi.

Quand l'encre se mêle aux larmes, comme c'est le cas dans ton texte, c'est le coeur qui parle...et c'est le seul langage vrai.

-oui, il est pour moi, c'est en cela qu'il est vain : moi moi moi ...etc jusqu'à vomir.

Bien sûr qu'on peut souffrir des blessures des autres, même si on n'a pas vécu, la souffrance est universelle, et en s'imaginant on peut savoir ce que l'autre ressent, mais je pense qu'il ne faut pas s'y "vautrer", ressentir l'autre pour le comprendre et l'aider à agir, à se reconstruire ou se soigner, se soulager, oui, mais si c'est pour s'enfermer avec lui dans sa souffrance, ça n'aura qu'un effet destructeur, ou masochiste.
J'avoue que les souffrances pour lesquelles je me sens impuissante, je m'en détache, m'en détourne et m'insensibilise, question d'expérience et de survie...
Cela étant dit, j'ai beaucoup aimé ton écrit qui fait montre de beaucoup de sensibilité et de compassion, très émouvant !

B eau, tellement fort

A h que de frissons !

B eau, tellement

A h de l'émotion !



Y a toutes tes tripes

A vec tout ton coeur

G ros, gros coup de flip

A h merci p'tit' soeur !

...tu me vois troublé aussi !

Je ne sais que dire, je ne sais pas dire. Je suis ému, tout le monde traîne derrière soi des gamelles ; le bruit que font celles des autres nous rappellent les nôtres.

L'empathie, chose que je ne connaîtrais jamais, ne se contrôle pas tu sur-ressent et voilà ...
Il y a beaucoup de torture chez toi aussi .... j'aime ...