Je suis restée abasourdie
Devant la cruauté de cette vie,
Assommée alors que le poing
Ne m'était pas destiné ;
Je me suis brûlée
Quand mon cœur se croyait ignifugé,
Je me suis perdue en pleine forêt
Quand je suivais un sentier bien balisé.
Je me suis noyée
Quand j'ai cru
Savoir nager;
Je me suis laissée submerger
Par une vie qui n'est pas mienne,
Un destin avorté,
Une souffrance retenue
Jusqu'à la nuit définitive.
Je n'ai pu que donner
Au vent à l'abîme et aux flots,
Petites fleurs d'éternité,
Fragiles feux follets,
Ces vaines lignes
Ce cri indigne
Les seules larmes
Que je verserai jamais.
Avec la même boue j'ai façonné divers objets, fragiles créations d'argile aux formes torturées.