parce que ce matin mes collines en sont noyées...

Brouillard

Étrange substance que le brouillard
Vieux compagnon de mon cafard
Depuis mes racines jusqu’à mes cils
Il s’élève gracile
Il me prend toute entière
Il s’étire
Il m’enveloppe
Il me tient prisonnière
Prison froide impalpable
Qui me cache l’univers…

Et ce jour ensoleillé tombe soudain dans sa blanche obscurité

Du fond de la vallée
Il monte
Lentement
Implacable
Il barre soudain l’horizon
Où planent d’inquiétants frissons
Il affronte les cimes encore gorgées
Des collines à la douce féminité
Retour utérin je régresse
Sous ta caresse…


Et ce jour ensoleillé tombe soudain dans sa blanche obscurité

Dans ma tête la brume aussi
Déploie lentement son ennui
M’emplit de ses vagues livides
Elle monte inéluctable
Tout désir semble refluer
Je m’y blottis m’y complais
Cachée dans ce refuge blafard
Étrange substance que le brouillard
Vapeurs délétères où se dissolvent mes sens hagards…

Mais déjà il s’élève sous la brise
Quelques rayons passent au travers
Il agonise et je regrette
Sa lente emprise…

J'aime ! Forts et prégnants ressentis !

J'ai toujours trouvé fascinants ces contours estompés et un peu flous et le soleil qui finit par percer...Ca me rappelle un poème que j'avais appris petite fille, je ne sais plus de qui qui commencait par "le brouillard a tout mis dans son sac de coton, a tout pris autour de ma maison..." Merci de ce beau partage

Il s'agit peut-être de ce texte de Maurice Carême?

Le brouillard

Le brouillard a tout mis
Dans son sac de coton;
Le brouillard a tout pris
Autour de ma maison.

Plus de fleurs au jardin,
Plus d'arbres dans l'allée,
La serre du voisin
Semble s'être envolée.

Et je ne sais vraiment
Où peut s'être posé;
Le moineau que j'entends
Si tristement siffler.

Oh merci Baba pour ce cadeau!!!

Ô que j'aime ton brouillard ! Merci Baba !

J'aime la brume, sa présence est propice à la rêverie. Elle me ramène en un temps et en un lieu lointains pleins d'insouciance. Merci.