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 Coup de poudre à Shopping Hill Tome 1 (partie Pretty Woman)

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Hugoblin
Poète
Hugoblin

Messages : 46
Date d'inscription : 26/12/2010

Coup de poudre à Shopping Hill Tome 1 (partie Pretty Woman) Empty
MessageSujet: Coup de poudre à Shopping Hill Tome 1 (partie Pretty Woman)   Coup de poudre à Shopping Hill Tome 1 (partie Pretty Woman) EmptyJeu 1 Sep - 11:32

Coup de poudre à Shopping Hill

Bonjour, je me présente, Élisa Sanna, je suis, sans me vanter, la plus illustre des journalistes de mode du monde, bon c'est vrai que j'ai eu du mal à arriver jusque ici, si vous saviez ce que j'avais enduré, vous m'applaudiriez. Remarquez, je vais vous raconter mon histoire, ma prochaine interview n'est que dans une semaine. Donc j'ai bien le temps de vous raconter la folle aventure qu’est ma vie. Je vous préviens, c'est parfois triste, il y a de l'action, et c'est parfois drôle. Cependant, je décline toute responsabilité étant donné que ma vie ressemble étrangement à celle des héroïnes de comédies romantiques. Après tout, les scénaristes se sont sûrement inspirés de ma vie pour écrire leurs films. Et je les comprends... Bon, c'est pas tout ça mais on devrait peut être commencer non ? Parce que j'ai un avion à prendre moi...

Autant commencer par le commencement, vous voyez le mec là-bas. Nan, ce n'est pas Richard Gere. D'accord il est beau gosse, d'accord il a les cheveux gris, et d'accord il a les yeux aussi beaux et aussi brûlants que l'acteur. Mais ce n'est pas lui ! Lui c'est... Nan, attendez ne me dites pas que j'ai oublié son prénom... Ah si ! Je l'ai oublié mais bon, en même temps, c'était il y a plus de dix ans alors excusez moi, je suis pardonnée, même si j'ai passé des nuits magiques avec lui, je suis pardonnée. Bon, vous savez quoi ? On va dire qu'il s'appelle Édouard, oui, je sais, comme dans Pretty Woman, mais en même temps. Imaginez si je savais réellement son prénom, et que réellement, il s'appelait Henri ou Bastien ça casse le mythe, vous comprenez, donc on va dire que c'est Édouard et on ne discute pas, c'est mon histoire je la raconte comme je veux ! En fait, c'est ça la partie sordide de ma vie, après on va se marrer mais ces cinq dernières années furent éprouvantes jusqu'à ce qu’Édouard arrive. Donc en ce moment même, il est à une soirée mondaine. Non je n'y étais pas, mais je le sais parce qu'il me l'a dit. Là il vient de prendre un petit four au caviar, au saumon et aux escargots. Faut pas chercher, ce monde est bizarre. Le gros à côté de lui c'est son meilleur ami, qui est aussi son avocat. Celui-ci essaye tant bien que mal de lui ressembler, il s'habille de la même façon, ça c'est sûr, mais bon la taille, c'est autre chose... Bon évidemment, Édouard n'était pas devenu riche à la sueur de ses mains, la pègre l'avait aidée et l'aidait encore, surtout à partir du moment où je suis arrivé, on va en reparler plus tard... Vous voyez qu'on est pas dans Pretty Woman, il n'y a pas d'histoire de mafia dans ce film, mais là, si. Son pote s'approche de lui : r
— Édouard, j'ai un appel pour toi, c'est ta femme.
— Merci Barry. Allo, chérie ?
— Il n'y a plus de chérie qui tienne, je te quitte…
— C’est… rapide… Tu penses aux enfants ?
— Les enfants ? Ils ne sont même pas de toi !
Aïe, ça fait mal d'apprendre ça, surtout par téléphone, mais bon, c'est comme ça...
— J'ai appelé les déménageurs, ils vident la maison de New York dès demain...
Qu'est ce qu'il en avait à foutre de la maison de New York, en un mois de salaire, il pouvait s'en payer dix. Non, ce qui le faisait vraiment chier c'était de s'être fait quitter, et c'est normal après tout... Et le pire, c'est que son ex femme ne lui avait pas donné les raisons de cette rupture... Elle avait raccroché, comme ça, sans explication... Il tombait de haut le pauvre. Il préféra partir.
— Barry, passe moi les clés de ta bagnole s'il te plaît.
— Mais je viens de refaire faire la peinture.
— Écoute moi bien. C'est moi ton patron, ma femme vient de me quitter donc je te demande gentiment les clés de la lotus...
Après quelques réflexions inutiles, Barry lui lança les clés. Et Édouard partit se promener pour tenter d'oublier sa femme...

Mais revenons à moi, c'est moi l'héroïne ! À l'époque, j'étais ce qu'on appelle une péripatéticienne, ce mot si vous arrivez à le caser sur une case mot compte triple au Scrabble, c'est le jackpot. Enfin bref, voilà maintenant cinq ans que je faisais ce "métier" mais ce n'était évidemment pas par choix, j'avais un loyer à payer et aucun diplôme, donc bah c'était le seul moyen de se faire du fric rapidement et sûrement, même si je n'étais pas du tout fière de moi... Durant ces dernières semaines, je n'avais pas réussi à amasser beaucoup d'argent, ce qui fait que j'étais ric-rac au niveau du loyer. Et le pire c'est que cette chambre c'était une petite chambre de bonne. Le genre de chambre où dès l'entrée, on est déjà dans la chambre à coucher avec un pied dans la cuisine et la tête dans les toilettes. Pour faire simple, a l'entrée il y avait ce vieux paillasson Welcome que l'on trouve partout. Après avoir pousser cette porte miteuse, nous voici dans l'entrée, comme tous les soirs je dépose mon manteau sur le porte manteau, logique. Ensuite, je m affale sur mon lit. Où les lattes manquent de me quitter à chaque fois que je m’allonge. Je me passe un peu d'eau sur le visage, me maquille etc... Ça y est, je suis enfin prête pour aller exercer ma "profession" non je ne mange rien, le frigo aurait prit les 3 quarts de la salle à manger. Donc je ne mange que des sandwichs... Je refermai la porte à clé et me dirigeai vers l'escalier. Mais, petit bémol, le propriétaire de cet hôtel miteux était dans l'escalier et demandait des comptes aux clients, ce n'était peut être pas le moment de sortir par la grande porte... Je retournai discrètement dans la chambre et, comme une voleuse, j'empruntai la gouttière qui donnait sur la rue. Mais avant que je commence mon service, je devais aller chercher ma meilleure amie en boîte. Quand j'eus poussé les portes. J'étais chez moi ! Hors mis cette odeur de drogue et d'alcool, je me sentais bien. Des gens dansaient ou buvaient, et une ambiance de fête planait sur la piste de danse. Je montai à l'étage, ma meilleure amie, une brune avec du rouge à lèvre, des yeux bleus et un béret noir parlait encore avec Marco, ce putain de mec issu de la mafia finlandaise. Il voulait devenir notre mac à toutes les deux. Ça titillait Rébecca d'accepter sa proposition mais je lui avais toujours dit de dire non, après avoir insister pour qu'il parte, il lança un regard à Rebecca en lui disant : "Rappelle moi".
Après qu'il soit parti Rébecca commença à m'engueuler.
— Élisa, tu en as pas marre de bosser que pour toi, il veut devenir notre mac, réfléchis ! Plus de loyer à payer, on est logées, nourries.
— Oui et pendant ce temps là on gagne plus un rond, on tombe dans la drogue etc... C'est ça que tu veux ? Viens, on se casse...
Je devais nous sortir au plus vite de ce monde là. C'est vrai, on se sentait souillées, humiliées, un peu plus à chaque fois. Les flics étaient dans une rue voisine à la boîte. Ça nous jeta un froid, une fille que l'on connaissait, Janett, était morte, une balle dans le crâne.
— T'as vu ce qui arrive quand on a un mac ?
— Mais c'est un cas isolé ! Elle était droguée en permanence !
On arriva sur notre "territoire" le trottoir des filles sans mac, le trottoir "libre" mais bon, les autres filles qui étaient là le voulaient pour elles toutes seules, comme des chiens qui se battent pour du steak... Et c'est là que j'ai vu la lotus arriver. Comble du bonheur, elle s'arrêta devant nous. Édouard baissa la fenêtre pour d'adresser à moi !
— Excusez moi, c'est par où Beverly Hills ?
— Mon chou, tu me donnes 10 dollars et je t emmène.
— 10 dollars ? Vous êtes dure en affaire ! Mais bon c'est d'accord, monter.
J'embrassai Rébecca qui me pria de soutirer au moins 1000 dollars à ce prince charmant. Tout en caressant le tableau de bord je lui demandai :
— C'est la votre ?
— Oh non, c'est celle de mon avocat...
— Je m'en doutais, vous conduisez comme un pied, sans vouloir vous offensez.
— Au lieu de me reprocher ma conduite, pourquoi ne prendriez-vous pas le volant.
— Nan ? Vous déconnez là ?
— Si je vous le propose.
Il allait être surpris en effet, ça avait l'air d'être quelqu'un de prudent donc il respectait les limitations de vitesse. Mais moi, j'allais lui faire cracher son moteur à cet engin... Je pris place sur le siège en cuir en caressant le volant. Je n'aurais jamais cru pouvoir monter là dedans un jour, et pourtant... J'étais là, aux commandes d’une superbe bagnole, à côté d'un bel homme dont je ne connaissais toujours pas le prénom.
— Et vous vous appelez comment ?
— Édouard, et vous ?
— Comme vous voulez...
Oui, j'avais toujours rêvé de dire ça un jour, on parla, on parla, on parla énormément, mais bon, j'aurais imaginé mieux comme sujet de conversation car on me posait toujours les mêmes questions...
— Dites moi, Élisa, vous allez sans doute trouver ma demande grossière mais dites-moi en plus sur votre métier.
— Que voulez-vous savoir ?
— Bah, déjà, niveau salaire, ça paye bien ?
— Disons que je demande 100 dollars de l'heure, je suis du haut de gamme moi monsieur !
— Ah oui, tout de même, donc c'est que ça doit bien gagner...
— Oui, ça va, mais avec des tarifs comme ça, au début, je m'attendais à voir des riches, dans le genre comme vous. Mais en fait je suis tombé sur des tarés qui arrivaient à apporter 100 dollars mais qui avaient l'air de mendiants plutôt qu'autre chose, un peu comme des toxicomanes...
— En effet, c'est, effrayant...
— Mais bon je dois vous emmerder avec mes histoires, je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça...
— Ah non non, continuez, ça m'intéresse...
Je continuais le récit de ma vie... Ce n'était pas un client comme les autres, il était gentil, mais bon, j'avais l'impression de perdre mon temps, à aucun moment il n'avait mentionné de me payer pour une heure ou deux avec lui... Et nous arrivions à l'hôtel... On descendit de la voiture, il me remercia et commença à partir. Puis il se retourna :
— Mademoiselle, comment allez-vous rentrer ?
— Ne vous en faites pas pour moi, je prendrai le bus...
En vérité je n'avais aucune idée de la façon dont j’allais rentrer, il était si tard qu'aucun bus ne passait dans le secteur ... Je m'assis sur un banc pour... Pour je ne sais même pas quoi d'ailleurs, mais bon, heureusement Édouard vint me voir et me pria de monter une heure, ouf ! enfin ! J’allais être payée…
— C’est cent dollars, s’il vous plaît…
Il prit un beau billet vert dans son porte feuille en croco et nous avançâmes vers ce véritable palais. Un groom, un vrai ! Enfin un vrai je comprends quoi, j’en avais jamais approché, je suis sûre que dans ce genre d’hôtel, eux aussi étaient nettoyés à fond, comme le mobilier ! Il nous ouvrit la porte de verre avec la poignée en or, en lançant un :
— Bonjour monsieur, la journée fut elle agréable ?
Quel focu... Ce mec ne pensait pas un mot de ce qu'il venait dire. Le hall était magnifique, j'eus droit à tout ce dont j'avais toujours rêvé, au plafond il y avait des gravures en or, avec des beaux lustres, non des très beaux lustres. Sur les canapés étaient affalés les clients de l'hôtel. Je ne sais pas pourquoi, tout le monde me regardait... Ah si je sais, j'avais gardé "mon uniforme" et alors, ils n'avaient jamais vu une fille en tenue assez légère pousser les portes d'un palais. Remarquez, non, peut être que c'est une grande première pour eux. Notamment un petit vieux qui me reluquait alors qu'il avait sa femme à son bras :
— Bah alors papy, t’as jamais vu ça ? Tu veux que je te fasse visiter les locaux ? C'est trois cents dollars...
Réflexion inutile, mais j'aime me faire remarquer... Enfin, je n'aurais peut être pas du, car là tout le monde sans exception me regardait... Et Édouard commença à me disputer comme quoi je ne savais pas me tenir etc... Bla bla bla, j'ai plus cinq ans. On prit l’ascenseur et on rentra dans la chambre. Édouard avait pris ses marques, j’en profitai pour parler au groom qui était pas mal d’ailleurs :
— Dis moi beau brun, ça te dit de m’avoir que pour toi pendant deux heures entières.
Évidemment, il ne tenait plus en place.
— Oui madame.
— Alors écoute moi, tout à l’heure, à minuit, tu viendras avec deux cents dollars et tu te cacheras à l’intérieur du placard à balais, à côté de la chambre, je viendrais te rejoindre et crois moi, tu passeras la meilleure nuit de ta vie…
— Bien madame, d’accord madame.
Et voila, comment se faire du fric avec un autre client alors qu’on déjà avec un client… Il partit tout de suite après. J'arrivai dans le salon, c'est comme s'il y en avait deux tellement, il était grand. Il y avait une armée de canapés en cuir, sur le moment, j'eus une pensée émue pour toutes les vaches qu'on avait massacrées pour faire ces canapés. Bon la seconde qui suivit mon recueillement je me suis jetée dessus, mais je trouvais indispensable de penser à ces bovins. Après, je regardai l'écran plasma que dis-je, l'écran de cinéma... Il y avait un truc que j'avais pas encore remarqué, je me trouvais quand même dans l'appartement terrasse... Avec une vue imprenable sur Los Angeles et toutes ses lumières. On parla encore pendant un bon bout de temps avant que celui-ci ne commande du champagne. En plus, celui qui vint nous le servir fut le groom de tout à l'heure, il apporta le seau rempli de glaçon et le posa sur la table basse, me regarda et dit :
— À tout à l'heure.
La réaction d’Édouard ne se fit pas attendre.
— Pourquoi vous a t'il dit ça ? Vous comptez aller le voir ?
— J'ai un métier moi, monsieur, et comme on arrive bientôt à la fin de l'heure, je dois me retrouver un client, je l'ai jamais fait avec un groom deluxe !
— Non, vous n'irez pas le voir !
— Et pourquoi je n'irais pas ? Je ne suis à vous que pour une heure...
— Et bien écoutez... Combien demandez-vous pour la nuit ?
— C’est trois cents dollars pour la nuit...
— D'accord, ça me va...
En l'espace deux heures je venais de me faire quatre cents dollars et il ne m'avait pas encore touché... Mais bon c'est ça que j'attendais moi, parce qu'il était plus que beau garçon... Tant pis pour le groom... Je préférais rester ici, normal... Bon, par contre avant d'exercer pleinement ma profession, j'avais besoin d'un petit brin de toilette moi... J'avais toujours sur moi un petit sac à main que l'on appelle plus familièrement le sac à "pupute", son contenu ? Une capote, une brosse à dent et un rouge à lèvre... Oui, c'est très glamour, j'en conviens... Je me brossais donc les dents dans cette salle de bain entièrement en marbre avec ses robinets en or et ses portes serviettes en argent. Édouard, très soigneux, avait aligné ses produits de beauté sur les lavabos, il prenait bien soin de lui, c'est assez rare pour un homme... Je me brossai donc les dents et c'est alors qu'il vint me regarder, c'est très chiant quelqu'un qui vous regarde faire quelque chose, vous n'avez pas idée de la frustration que l'on ressent... On a peur de faire un faux pas, et en général c'est là qu'on le fait puisqu'on nous regarde... Et ça n'a pas loupé, j'ai été incapable de me mettre du rouge à lèvre puisque j'ai glissé sur un putain de cosmétique, je ne suis pas tombé, heureusement, je me suis retenu à temps au lavabo mais j'ai hérité d'une belle trace de rouge à lèvre. Et évidemment, Édouard ne bougea pas, il était là, accoudé à la porte et explosé de rire, c’était une scène très comique je l'avoue... Puis il vint m’apporter un mouchoir imbibé d'eau pour me nettoyer. Ça rapproche ce genre de truc, non pas de baiser sur la bouche. On s'est juste effleurer... Vous ne me croyez pas ? Vous avez raison. Mais je tiens à dire que c'était volontaire, je suis obligé de faire mon métier à un moment donné. Bon je vous passe les détails, il commence à se faire tard. Je pense que j'ai réussi mon coup, ouais, je suis assez fière de moi... Pendant qu'il est allé prendre une douche moi je me suis regardé Papa Schultz sur la 24, un épisode vu et revu mais tout de même, c’était toujours aussi drôle, j’étais assez fatiguée par cette soirée assez rentable. Je changeai de chaîne pour opter pour un documentaire sur la brème en Finlande, que c'était intéressant... Saviez-vous que la brème est un poisson pouvant atteindre jusqu'à 80 centimètres et peser plus de huit kilos... Pour faire court, j'ai pas tenu cinq minutes, j'ai même pas attendu qu’Édouard revienne pour m’endormir. Mais j'aurais juré qu'il m’avait embrassé sur le front avant de se coucher. Le lendemain, j'ai du me lever vers onze heures. Quand je suis arrivé dans la salle à manger, pas coiffée, pas maquillée, bref en mode « je m’en fous de la vie parce que j’ai du fric », un somptueux petit déjeuner m’attendait et Édouard était au téléphone sur la terrasse avec son avocat, ils parlaient d’un nouveau rachat ou quelque chose comme ça… Après mon petit déjeuner, je décidais de prendre un bain dans cette piscine olympique qu’était la baignoire de la salle de bain, j’avais fait plein de mousse. Édouard, toujours au téléphone, entra dans la salle de bain.
— Oui, attends Barry, je lui demande.
— Élisa, mon avocat demande si ça vous intéresserait de m’accompagner à un dîner d’affaires ce soir.
— Non non, ça ne pose aucun problème…
— C’est bon, elle est d’accord.
— Très bien très bien, fais attention avec ce mec là Édouard, il est dangereux.
— Mais ne t’inquiète pas Barry, j’en ai vu d’autres… Et puis, on va se faire plein de fric c’est ça qui importe, non ? Je te laisse, à plus…
— Élisa, ce n’était pas ma seule proposition en fait… J’aimerais que vous deveniez mon employé…
— Votre employé ?
— Vous savez des dîners d’affaire dans ce genre j’en fais deux ou trois par semaine et si ça vous intéresse, vous pourriez m’accompagner à ces dîners, à chaque fois…
— Ça dépend, ça paye bien votre truc ?
— Si vous considérez que trois mille dollars par semaine est un bon salaire…
3000 dollars ? Ce mec était fou de moi ou quoi, je ne pus même pas dire oui, je m’enfonçai la tête dans la mousse pour faire le vide et surtout pour savoir si tout ceci était réel… Je relevai la tête peu après. Édouard me regarda avec un grand sourire.
— J’en conclus que c’est oui… Bon, je vous laisse, je dois aller à mon bureau, trouvez-vous une robe pour ce soir, à plus tard…
Rebecca devait absolument être au courant.
— Oui, Rebecca, c’est Élisa, ça va ?
— Elisa ? Mais tu étais passé où bon sang ?
— Bah tu sais le mec avec la lotus de l’autre jour, je ne le quitte plus d’une semelle, il me paye pour tous les jours passés avec lui, là il vient de me proposer trois mille dollars par semaine, je suis nourrie et logée, je dois juste l’accompagner à des dîners…
— Donc tu te retires du milieu si j’ai bien compris ?
— J’ai pas dit ça mais je fais une pause pendant quelque temps, je peux me faire beaucoup de blé… Je te laisse de l'argent à l'accueil de l'hôtel, ça payera le loyer...
— Merci, à plus, bisous.
Wahou. Mais que m’arrivait-il, je nageais en plein rêve, plus rien ne pouvait m’arriver ! Et si... J'allais faire du shopping ? Parce que j'avais toujours cette tenue MAIS j'avais la carte magique d’Édouard. Plus que jamais, American Express, ne partez pas sans elle. Je sortis de la chambre, le maître d'hôtel qui m'avait saluée la veille me fit un grand sourire, c'était le seul gentleman qui, jusqu'à maintenant, me considérait comme une femme à part entière. Je sortis sur Beverly Hills, et trouvai une boutique de luxe, j’entrais et me jetais directement sur une robe. J’allais l’acheter ! Celle-ci était à cinq mille dollars et les vendeuses n’étaient pas venues me saluer. Mais ce qu'elles m'ont dit m'a blessée, c'était le pire des affronts que j'avais subis, et pourtant, des humiliations, j'ai connu ça... Elles m'ont regardée de haut en bas et en me fixant avec leurs yeux de vipères, une des deux m’a dit :
— Vu votre apparence, cela m'étonnerait grandement que vous puissez payer cette robe, vous avez peut être assez de sous pour le ruban... Et encore !
Que faire à part pleurer ? L'autre garce se mit à rire. Je jetai la robe à terre et m’enfuis dans la rue, il y avait toujours ces regards malsains, je pense que je n'arriverais jamais à m'en débarrasser, si seulement ils auraient su que quinze ans plus tard, je suis devenue une grande journaliste et une romancière. Ils auraient certainement réagis différemment en ce moment même. Après cette grande claque que je venais de me prendre je fis ma "gamine gâtée" et je partis pleurer auprès du maître d'hôtel, quand il me vit arriver avec mon grand chapeau et mes lunettes pour cacher mes larmes. Il accourut vers moi.
— Mademoiselle, ça ne va pas ?
Il prit dans ses bras et je craquai, il ouvrit son bureau pour que l'on aille discuter, une toute petite pièce ce bureau, bizarre pour un patron comme ça, je m'assis sur un des sièges en cuir et lui expliquais mes malheurs :
— Voyez-vous, dès que je suis sortie de l'hôtel, c'est comme si je n'étais plus en sécurité, comme si j'étais une petite biche perdue, bon, visiblement, c'était comme si j'étais une hideuse créature car tout le monde me regardait et personne ne m'aidait.
— Oui, je vois, continuez.
Il y avait quelque chose de rassurant chez cet homme, je le connaissais seulement depuis hier mais j'avais l'impression que je comptais beaucoup pour lui... Bon, seul bémol, il n'était pas aussi beau qu’Édouard. Mais bon... C'était, mon protecteur...
— À la rigueur, ça, ce n'est rien. Car, il y a eu ces deux vipères après. Elles tiennent une boutique sur Beverly Hills, heureusement que personne ne se trouvait dans le magasin car elles m'ont humiliée comme jamais personne ne l'avait fait... Je m'excuse de pleurer mais cette journée aux allures de contes de fées est devenu un cauchemar à cause de cette rencontre...
— Mademoiselle, voyons, séchez vos larmes ! Les princesses ne pleurent pas ! me dit-il dans un grand sourire... Attendez, je sais quoi faire...
Il prit son téléphone portable et composa un numéro.
— Oui, Bessie, c'est Phil, je vais venir avec une cliente de l'hôtel, il faudra me la chouchouter comme personne, on arrive dans dix minutes.
Cet homme avait vraiment un don pour réconforter les gens... Il allait m'accompagner faire les boutiques, alors qu’hier je ne savais même pas qu'il existait, il allait faire chauffer sa carte bleue pour moi. Je crois que cette après-midi fut décisive pour mon futur métier je crois que c'est ce jour là que j'ai compris que la mode et le shopping étaient les meilleurs des passes temps. Pendant que j'essayais toutes ces robes, ces chaussures et ces vestes. Édouard, lui, se tuait à la tâche au travail. Il n'avait pas lâché cette affaire quelque peu illégale. Il avait organisé une réunion avec les meilleurs éléments de son entreprise pour parler de ce projet.
— Messieurs, si je vous ai convoqué aujourd'hui c'est pour vous informer que notre entreprise va subir un changement radical d'ici un an. Certains vont penser que c'est risqué, d'autres vont me trouver fou, ou encore d'autres vont avoir peur mais je peux vous assurez que notre chiffre d'affaire grimpera et que vous serez tous augmentés !
— C'est bien beau les promesses, dit son avocat, mais explique leur au moins ce que tu vas faire... Car pour faire du fric, il n'y a pas de recette miracle, il faut bosser c'est tout !
— Et bien non, justement, évite de leur faire peur ! Voilà, notre entreprise va se lier avec la mafia...
Le comptable se leva de sa chaise et dit :
— La pègre ? Édouard, ça fait dix ans que je te connais et je crois que tu es devenu fou !
— Voilà, j'attendais que quelqu’un se lève, je ne suis pas fou, je veux juste augmenter le profit, c'est pas le but d'une entreprise ?
— Si, bien sûr, mais pas à l'aide de méthodes frauduleuses...
— Fraudu quoi ? Désolé moi je ne connais que le mot profit... Si tu n'es pas d'accord, casse toi !
— C'est ce que je vais faire...
Le comptable claqua la porte en sortant et Édouard en remit une couche :
— On a pas besoin de lui ! Sinon, tout le monde est avec moi ?
La table de réunion était singulière, le fabricant avait dit design mais bon... En fait pour faire simple, elle ressemblait à un poisson, la table était arrondie et rétrécie sur l'extrémité où on trouvait les deux nageoires, ces deux "nageoires" permettait à Édouard d'être plus crédible lors de ses discours, ça faisait barre de tribunal... Vous vous demandez pourquoi je m'arrête sur un détail dont on se contrefiche ? Gardez cette table en mémoire un moment, vous comprendrez pourquoi plus tard. Ça y est, cette idée extravagante et inutile, quoi que lucrative si on ne se fait pas prendre, était en marche : l’entreprise d’Édouard allait devenir mafieuse. Mais bon, moi j'ignorais tout de ça, j'étais encore avec le maître d'hôtel dans les boutiques. À mon retour, Édouard était revenu, il m’expliqua la situation et me donna rendez-vous à vingt heures dans le hall pour le dîner, il devait encore régler quelque chose donc il ne monta pas avec moi pour se préparer. Je dus ouvrir mes paquets toute seule, quels magnifiques vêtements nous avions acheté. Je choisis une belle robe rouge avec un grand ruban au niveau de la poitrine. J'étais, sans me vanter, magnifique... Puis, un détail me traversa l'esprit, j'allais manger dans un restaurant de luxe, c'est bien, mais je n'avais aucune idée des couverts à utiliser... Je ne réfléchis même pas... Je courus voir le maître d'hôtel qui m'expliqua tout, mais je ne retenus rien. Je retournai dans la chambre, mon portable se mit à vibrer, c'était Carl, un autre mac :
— Ma belle, tes photos sont prêtes.
— Détruis les ! J'arrête tout, je veux quitter ce monde dégueulasse...
— Monde dégueulasse, je t'ai quand même avancé cinq cents billets sur ces photos...
— Tant mieux pour toi, adieu !
— Nan pas adieu, un jour, je publierai ces photos, et ce jour là, ça détruira ta vie... Bisous princesse.
Quel illuminé ce mec... Enfin pas tant que ça tout compte fait... Mais bon, pour l'instant, je me fichais de cet appel, j'allais dîner dans un grand restaurant... Je partis rejoindre Édouard qui était au bar de l'hôtel, il me fit un compliment puis nous partîmes au restaurant. Je me suis cru dans Cendrillon, quand nous sommes rentrés à l'intérieur, il y avait une multitude de lustres étincelants, des chandeliers étaient posés sur les nappes blanches. Un orchestre symphonique, des serveurs tous plus beaux les uns que les autres. On prit place à une table où étaient déjà installés un vieil homme élégant d'une soixante d'années ainsi qu'un jeune homme tout aussi bien habillé.
— Élisa, je vous présente monsieur Kala et son fils.
— Bonjour monsieur, Édouard m'a tellement parlé de vous.
— Et il a fait la même chose pour vous...Bon, nous devons parlé affaire…Comme vous l'aurez sans doute compris, mes actions ne sont pas toutes légales mais on ne peut devenir une puissance sans avoir quelques zones d'ombres.
— Je suis tout a fait d'accord avec vous, je tentais d'expliquer ça à mes employés ce matin, aucun ne m'a fait confiance.
— C'est qu'ils ne sont pas fait pour ça, pas d'inquiétude Édouard, notre affaire marchera du tonnerre ! Et pour cause, j'ai une idée de contrebande infaillible...
— Ah, et qu'est-ce donc ?
— Les produits cosmétiques !
— Je vous demande pardon ?
— Mais si enfin ! C'est l'avenir... On en fabrique tellement chaque jour que les marchandises ne sont plus vérifiées, nous pouvons donc les passer en douce...
Ils parlèrent de ce trafic pendant un bon quart d'heures avant que le premier plat arrive. Jusqu’à ce que l’assiette soit posée sur la table, j'étais stressé, j'allais mettre en pratique ce que j'avais appris l'après midi. Pour commencer, un tartare d'anguilles, accompagné d'une sauce servie sur le bord de l'assiette. je dus prendre mon couteau car c'était quelque peu caoutchouteux. J'avais retenu le conseil du maître d'hôtel, je ne devais pas empoigner mon couteau, mais le tenir délicatement par le bout du manche, et ce qui devait arriver arriva, ce splendide couteau glissa de mes doigts pour tomber dans cette sauce peu épaisse donc éclaboussante, il y en avait plein la nappe, heureusement, j'avais réussi à sauver ma robe. Bon, après, il y eut la viande, qui était plus que fameuse d'ailleurs, au milieu du plat, j'eus le malheur de déposer mes couverts en croix dans mon assiette, aussitôt un des serveurs arriva à notre table et me dit :
— Je vois que madame a fini son boeuf, puis-je prendre l'assiette de madame.
— Mais enfin, vous voyez bien que je n'ai pas fini...
— Excusez moi madame...
Et il repartit, inutile de préciser qu'à ma table tout le monde m'avait lancé un regard de feu... Après, il y eut la salade, mais, grosse erreur, j'avais utilisé mon couteau pour la couper, je rayais les assiettes pendant que les deux hommes parlaient et que le fils du parrain riait en me regardant. Pour finir, j'eus droit à une part de fraisier, il était magnifique ce gâteau, tellement magnifique que je le pris dans mes mains et le mangea. Je regardai ensuite Édouard, le parrain, et son fils, eux aussi avaient un fraisier mais ils le coupaient avec leurs couverts... Cherchez l'erreur... Après ce splendide repas, on rentra à l'hôtel. On alla sur la terrasse de la chambre et on parla.
— Édouard que diriez-vous si on se tutoyait ?
— J'en dis que c'est une bonne idée...
— Alors, tes affaires avec ce gars marchent bien ?
— Un peu de respect pour lui s'il te plaît, c'est le parrain tout de même.
— Oui, je m'excuse, mais, tu as réussi à avoir ce que tu voulais ?
— Oui, il a accepté notre partenariat et il m'a intégré à son « entreprise »... Je continue mon métier à savoir racheter des entreprises pour les revendre en actions mais lorsque cette entreprise a un rapport avec les produits de beauté je fais en sorte à ce que monsieur Kala soit majoritaire.
— Et tu t’en fous que ça te donne mauvaise conscience ?
— Arrête, tu ne vas pas t'y mettre aussi, tu es mon employé, tu n'as rien à dire...
En temps normal j'aurais du me barrer en claquant la porte, mais quelle fille serait assez folle pour refuser un "boulot" pareil... En plus, il s'est excusé même pas cinq secondes après, alors...
— Par contre je me demandais, pourquoi il est si proche de son fils ?
— Parce qu'il a perdu son père très jeune donc il veut profiter le plus possible de son fils, un accident est si vite arrivé, surtout dans ce milieu...
— Et son fils, il fait quoi dans la vie à part marcher dans les combines de son père ?
— Il est écrivain... Enfin bon, tout le monde sait que c'est grâce à son père qu'il a réalisé son rêve...
— Ah bon, tu connais l’histoire toi ?
— Oui, je vais te la raconter…

***

Le parrain a envoyé un de ses hommes de main chez l’éditeur que voulait Steeve, c’était une demeure somptueuse, après avoir délicieusement mangés, Ritz, l’éditeur a fait visiter sa demeure à l’homme de main, dont ses écuries où il y avait un cheval qui lui avait coûté plus de cinq cents mille dollars… Ce cheval s’appelait Cartoon, à la fin de la soirée, l’homme de main demanda à Ritz s’il voulait éditer Steeve, celui-ci. Ayant compris que son cheval était un bon moyen de pression, l’homme décida de tuer celui-ci et de mettre sa tête dans le lit de l’éditeur, le lendemain matin Ritz acceptait d’éditer Steeve…

***

— Quelle histoire horrible !
— Je ne te le fais pas dire… Repartons sur des choses plus joyeuses, c’est qui tes parents ?
— C'était tu veux dire, ils sont morts, c'était des salauds ! Je me suis élevé tout seul et tu vois, ça m'a plutôt bien réussi non ?
Oui, j’enchaînais les boulettes, qu’est ce que je pouvais répondre à sa question ?
— Oui, ça peut aller, non je plaisante, c'est ça que tu veux que je te dise : tu es l'homme le plus débrouillard que j'ai rencontré dans ma vie, ça va, t'es content ?
— Assez oui, dit il en riant.
— Bon, je vais me coucher, ce dîner m'a crevé
Je me mis dans mon lit, j'avais laissé la porte ouverte, celle-ci donnait sur la terrasse, Édouard n'avait pas bougé d'un poil, il ne m'avait d'ailleurs pas dit bonne nuit... Je pense que je n'aurais pas dû parler de ses parents, c'est le sujet sensible, j'y penserai à l'avenir... Je m'endormis tout de même assez vite, mais quand lui est allé se coucher il n'avait pas fermé ma porte, ni fermé les rideaux de la terrasse, et en plus, aujourd'hui c'était la pleine lune. ,Résultat ? Quand je me suis réveillée dans la nuit c'était à cause de cette putain de lune qui, comme un spot, me lançait une énorme lumière dans la gueule. Oui, je m'exprime mal car j'ai envie de dormir moi ! Il était trois heures du matin à la pendule en face de mon lit à baldaquin. Oui, ça rime, c'est fait exprès, c'est pas l'impro. Je disais donc que je voulais dormir mais que je ne pouvais pas à cause de ce spot alors évidemment, je suis allé fermé les rideaux de la fenêtre, ensuite, j'ai regardé la chambre d'Édouard, la porte était entrouverte, grande curieuse, je m'y suis introduite, mais, bizarrement, il n'y avait personne dans le lit. Où pouvait il bien être ? Il était forcément descendu de toute façon... Je m'habillai plus décemment pour sortir, arrivée dans le couloir de l'étage, le même groom que l'autre soir me regarda avec des yeux qui voulaient tout dire. Apparemment, après l'incident du placard à balai il faisait des heures sup la nuit en tant qu'homme de ménage. Il me regardai toujours et là il me dit :
— Cette proposition tient toujours ?
Je ne lui répondis même pas et je courus jusqu’à l’ascenseur pour l’appeler, quand j'entendis son "ding", j'étais enfin sauvée...Je m'engouffrai à l'intérieur en prenant bien soin de ne pas croiser le regard du groom. Je descendis au rez-de-chaussée, j'entendis un bruit sourd de piano. Je sortis de celui-ci et je compris d'où venait ce son mélodieux. Édouard, aussi insomniaque que moi était là, et il jouait au piano dans le bar de l'hôtel. J'écoutais pendant un bon moment, il jouait comme un dieu... Puis on retourna se coucher, chacun de notre côté, qu'allait-il donc m'arriver demain, je l'ignorais pour le moment, mais ça allait encore être riche en émotions... Et ça n'a pas manqué... Le lendemain à peine réveillé, je déjeunais, Édouard était en face de moi... Il me glissa sa carte American Express sous le nez et me dit :
— Shopping aujourd'hui ? Ça te dit ?
C'est bête de dire ça mais le shopping je commençais à en avoir marre... Mais bon, j'allais pas refuser... À peine une heure après, nous étions tous les deux sur Beverly Hills. On a tout fait, coiffeur, chaussures, robes... Mais rancunière que j'étais, je voulus aller saluer les deux vipères du magasin de robe pour que cette fois ci je puisse leur dire " vous voyez, je peux l'acheter votre robe ! ". Elles me reconnurent tout de suite mais me traitèrent comme une cliente, car cette fois-ci, j'avais la carte magique ! Et ça, elles l'avaient bien compris... Édouard avait informé le patron de la boutique qu'on allait beaucoup, beaucoup, beaucoup, dépenser d'argent. Édouard regarda son portable, c'était son avocat, il avait manqué un de ses appels, il écouta le message :
— Oui, Édouard, on a un petit souci par rapport à ton "association" avec monsieur Kala. Je n'ai pas tout compris car il n'a pas voulu m'expliquer mais il m'a dit de te dire qu'il fallait que tu augmentes la garantie et que pour se renflouer, vous aviez besoin d'un coup de poker. Donc moi je n'ai rien compris, j'espère que toi si. A plus tard
Édouard le rappela et ils parlèrent pendant un bon moment. Quand il raccrocha, le tiroir caisse du magasin s'emballa, toujours plus de robes, toujours plus de chaussures, toujours plus, toujours plus. Et, vous me croyez si vous voulez, mais la chanson qui sortait du poste de radio à ce moment là c'était la bande originale de Pretty Woman, coïncidence ? D'après ce que j'ai compris, il lui avait donné rendez-vous le soir même à l'hôtel… Je vous rassure, le shopping était terminé, je tairais le prix qu'on avait dépensé là-bas, c'est indécent.
On rentra à l'hôtel, l'avocat attendait déjà à la porte de la chambre, Edouard et lui se saluèrent et il me fit un petit signe de tête. Vu le regard d'Édouard, j'ai bien compris qu'il fallait mieux que j'aille m'enfermer dans ma chambre pendant qu'ils parlaient et j'ai compris pourquoi par la suite, quand Édouard m'a tout expliqué.
— Assied toi, Barry, assied toi, tu veux boire quelque chose.
— Une bière s'il te plaît, il t'en reste ?
— Oui oui, c'est bon, parle moi de ce truc avec monsieur Kala.
— il ne m'a rien dit. Il m'a juste parlé d'un "coup de poker" et qu'il faut que tu injectes plus de fric dans son affaire pour faire tes preuves, pour voir s'il peut te faire confiance...
— Oui bah je vais le faire, il faut absolument qu'on devienne associés. Pour que je gagne encore plus de fric.
— Ne joue pas trop avec le feu... Fais attention.
— Mais ne t'inquiète pas, j'ai plus de dix mille dollars d'argent de poche par mois donc au pire, je peux injecté disons, trente mille, tu l'appelles pour lui dire et tu le transfères sur son compte, de toute façon je vais bientôt le voir.
— Ok, dis moi, c'est qui ta nouvelle copine ? Je l'avais jamais vue...
— Je l'ai rencontrée à côté de Beverly Hills...
— Me dis pas que tu l'as récupéré sur le trottoir ?
— Même si c'était vrai, ça fait quoi ?
— Tu sors avec une pute, c'est ça ?
— L'appelle pas comme ça !
— Bah une meuf qui fait le tapin, excuse moi mais bon...
— Nan je t'excuse pas ! Casse toi d'ici et tu reviens quand t'es calmé.
Barry avait plutôt intérêt à partir car Édouard s'énervait et ça ne l'aurait pas dérangé de le frapper donc heureusement que l'autre est parti. Mais à ce moment là, je ne savais pas ce qui s'était dit ce jour là puisque comme si de rien était, Édouard, après avoir viré son avocat de la chambre, vint vers moi. Si j'avais su, je lui aurais mis une de ces baffes et je me serais barré… Mais enfin bon, comme une conne, je lui ai proposé que l'on prenne un bain ensemble et puis ce jour là j'ai fait la loveuse, c'est inutile que je traîne cet épisode pendant quinze heures. C'est vrai que lui aussi avait été mignon avec moi, il m'avait dit beaucoup de mots doux, et je les garderais pour moi, je ne les ferais pas partager… Une chose est sûre, j'avais beaucoup de chance de l'avoir pour moi. Demain, on allait voir une course de chevaux, ça allait être ma première fois. J'avais mis une robe blanche, aurait dis une mariée. On était venu en Ferrari rouge, forcément, on ne passait pas inaperçus sur le champ de course. Et puis le fils du parrain était là, ce bel écrivain. Oui, j'ai bien le droit de m'intéresser à deux hommes en même temps non ? Je partis lui parler puisque que monsieur Édouard parlait affaire avec un autre vieillard.
:
— Bonjour monsieur Ritz, comment allez-vous ?
— Ah, bonjour Édouard, et bien cousi cousa depuis que mon cheval est mort…
— C’est vrai, j’avais oublié, pardon…
Un autre homme coiffé d'un chapeau vint les voir il avait l'air de ne pas aimer l'homme avec qui Édouard parlait puisqu il avait l'air de le menacer , l'homme au chapeau partit tout de suite après ainsi que l'homme avait qui parlait Édouard. L'écrivain me fit signe de le rejoindre, il avait l'air très content de me voir puisqu'il me serra dans ses bras alors que c'était seulement la deuxième fois que je le voyais, complètement loufoque, mais je m'en fichais c'était quand même un super beau parti… Il était dans le genre de l'acteur du Mentalist ? Vous voyez, une coupe beau gosse attitude, des yeux bleus magnifiques et une petite barbe de trois jours châtain.
— Vous m'avez manqué Élisa...
— On a mangé ensemble hier Steeve, voyons… Dites moi, qui est cet homme avec qui Édouard parlait ?
— C'est mon éditeur, monsieur Ritz, il a publié mes deux premiers romans, bon, il a été un peu réticent au début, mais mon père, un homme très puissant lui a fait "une offre qu'il ne pouvait pas refuser".
Je repensais à l’histoire que m’avait racontée Édouard sur le sujet… Comment un si beau garçon pouvait-il utiliser des méthodes si horribles pour arriver à ses fins ? Je tentais de ne montrer ma peur…
— Ah, c'est très bien pour vous, vraiment... Vous m'en ferez parvenir un exemplaire de chaque à l'hôtel pour que je puisse les dévorer.
— Ça me touche énormément Élisa, j'en apporte un dès que possible.
L'avocat vint nous faire chier pendant notre conversation.
— Élisa, pourriez-vous venir me voir une seconde ? Je vous la rends tout de suite Steeve.
— Oui que ce passe t'il ?
— Édouard n'aime pas que vous soyez aussi proche de Steeve Kala...
— Je vois qui je veux, et s'il n'est pas content, il a qu'à partir, j'ai pas besoin de lui moi...
— En même temps, s'il partait vous seriez dans la merde non ?
— Que voulez-vous dire ?
— Bah il m'a dit qu'en l'échange de vos services, il vous donnait de l'argent, c'est vrai ?
— Mais ça ne vous regarde pas enfin !
— Il m'a tout dit de toute façon, d'ailleurs, je me demandais, c'est combien, parce que moi ça m'intéresserait...
— Espèce de salaud !
— Oh eh c'est bon hein ! Vous voulez que je vous paye avant c'est ça, bah tenez voilà du fric !
Et sur cette phrase il me balança un billet de cent dollars à mes pieds. Je fondis en larmes, qu'est ce que je pouvais faire d'autre ? De nouveau une humiliation en public, heureusement on était en dehors du champ de course...
— Espèce de salaud !
— Bah pourquoi tu pleures ? Ça te suffit pas ? Édouard m'a dit que c'était tes tarifs pourtant...
J'avais peur, nous étions seulement tous les deux juste à côté des voitures, évidemment, tout le monde était aux courses, nous étions seuls, j'avais peur de me faire violer, mais heureusement, Steeve, l'écrivain, arriva à temps. Il chopa le petit gros tellement violemment que je crus qu'il allait tomber dans le coma.
— Espèce de salaud !
— Écoute moi bien, si je te reprends une fois à tourner autour d'Élisa, ça va barder pour toi, je te préviens, je vais te tuer tu m'entends ?
— Mais tu ne peux pas nous laisser tranquille toi, tu peux arrêter d’embarquer Édouard dans tes magouilles aussi, vous ne pouvez pas le laisser en dehors de vos magouilles toi et ton père ?
Heureusement Édouard arriva pour sauver la situation :
— Que ce passe t'il ?
— Bonjour Édouard, j'ai vu que votre avocat faisait du mal à votre amie, j'ai donc jugé bon d'intervenir...
— Et vous avez bien fait, je vous remercie. Je t'ai déjà dit de te casser toi, allez, plus vite que ça !
— Mais enfin Édouard, sans avocat, tu ne peux rien faire !
— Tu verras bien que si, ne t'en fais pas... Allez, barre toi maintenant.
L'avocat mit ses lunettes de soleil sur son nez et s'engouffra dans sa lotus comme un voleur.
— Merci les garçons, sans vous…
J’ai jugé bon de ne pas aller plus loin dans les explications…
— C'est tout naturel mademoiselle.
— Bon, on va y aller nous.
— Mais attend ! Je n'ai même pas vu les chevaux ! Et j'ai entendu au micro qu'une course allait bientôt commencer...
— Oui mais on a pas le temps, allez, on y va.
Quel jaloux, il ne supportait pas du tout de voir des garçons tourner autour de moi, et c'est vrai qu'avec Steeve, il avait du souci à se faire... Mais pour l'instant, Édouard était toujours en tête, il avait le petit truc en plus et il le savait... Mais bon, quand nous sommes rentré dans la chambre d'hôtel je l'ai engueulé, et c'était selon moi justifié...
— Mais pourquoi tu as été raconter ma vie à ton avocat ? Il m'a humilié ! Mais évidemment, toi, tu n'étais pas là pour me défendre. Monsieur parlait avec "le parrain", résultat, j'ai failli me faire violer par ce lourdo, heureusement que le fils de ton "associé" était là, sinon…
— Tu m'engueules, tu m'engueules, mais moi aussi j'ai mon mot à dire dans l'histoire ! Qu'est ce que je justement tu foutais avec l'écrivain, pourquoi tu n'étais pas avec moi ? Si tu as envie de te barrer vas y, te gêne pas ! Je te paye le reste et c'est bon, tu peux aller le retrouver !
— Parce que tu me considères encore comme une escort girl ? Je ne suis rien d'autre à tes yeux ?
— Bah ce fut ton occupation toute cette semaine, non ?
— C'est bon, je me barre, ça me saoul !
On accumulait les conneries là ! Nan mais franchement, vous avez vu comment il m'a parlé ? Je ne pouvais pas continuer comme ça ! Je pris mes bagages et je commençais à partir mais bon, comme dans toutes les histoires d'amour, le prince récupère sa princesse avant qu'elle n'atteigne l'ascenseur. De nouveau ce fut la séquence émotion, les pleurs, les bisous, les regrets, les excuses et tout s'est arrangé, on est retourné dans la chambre et la première chose que l'on ait fait c'est faire une partie d'échec, pour gagner contre lui rien de plus simple, il faut le regarder dans les yeux, le charmer, bref détourner son attention pour le déconcentrer et il n'y a plus qu'à dire "échec et mat !". Pour se faire pardonner, il m'avait promis une surprise pour le lendemain et que j'allais adorer ! Il m'avait dit de bien m'habiller mais en même temps, vu la garde robe, je ne pouvais que bien m'habiller... Le truc le plus fou c'est que l'on a pris l'avion pour aller à cette surprise tant attendu. Bon, il n'y a pas eu de chichis, genre je te bande les yeux et tout, de toute façon moi, les yeux bandés dans un avion, à l'atterrissage, il y avait une chance sur deux pour que je me casse la gueule à la sortie, donc Édouard a très bien fait de ne pas m'embêter avec ce détail inutile... Nous sommes descendus de l'avion, le soleil se couchait, le ciel était donc orange, et rose par moment, c'était plus que magnifique, devant les marches de l'avion, une limousine nous attendait, et puis, fallait voir la taille du truc, bien dix mètres de long, je me demandais même s'il n'y avait pas une piscine à l'intérieur, ça aurait pu... Quand nous sommes entrés à l'intérieur, je découvris qu’il y avait du champagne, des petits fours, bref du mobilier qui avait du coûter bonbon, bah oui, il y avait pleins de canapés. Blague pas drôle, je sais, mais comme j'avais rien d'autre à dire sur le moment. On s'arrêta à un opéra, je n'en avais jamais vu de ma vie, c'était une grande première ! Et puis Édouard nous avait pris des places très proches de la scène, le spectacle commença mais je comprenais rien, tout était en italien ! Mais apparemment, d'après Édouard, c'était normal... Faut pas chercher... Je me suis fait chier pendant disons... 1 heure trente mais après j'ai tout compris... Comme si tout se traduisait au fur et à mesure dans ma tête, j'ai même pleuré à la fin... C'est pour dire ! Après les applaudissements, les fleurs sur scène et tout le tintoin nous sommes partis... Je n'oublierais jamais cette soirée... Maintenant qu'il m'avait emmenée dans un lieu qu'il aimait, c'était à mon tour... Et je savais parfaitement où l'emmener... Dans le bar où ma meilleure amie et moi passions notre temps avant... Avant que monsieur Édouard n’entre dans ma vie... On arriva dans le quartier le plus lugubre de Beverly Hills... Autant dire que la lotus ne passait pas inaperçue ici et que tous les mecs la regardaient et se demandaient comment ils allaient bien pouvoir faire pour la tirer... On s'arrêta derrière le club. On descendit...
— J'arrive... je vais la chercher.
Mais ce plan pourtant très simple consistant à rentrer dans le club, aller chercher Rebecca, ma meilleure amie, ressortir, et aller manger un truc tous les trois pour passer une bonne soirée. Mais ce plan tomba vite à l'eau puisque Marco, le mec qui voulait devenir mon mac commença à nous faire chier...
— Alors Élisa ? Retour aux sources, je te manquais ? Oh dis donc, c'est qui le ministre à côté ?
— Écoute moi bien sale con, je ne deviendrai jamais ta pute ! Tout ça c'est fini tu m'entends, je viens chercher Rebecca pour la sortir de là. Pour qu'elle sorte de cette merde !
— Parce que tu crois qu'elle a envie de venir avec toi ? Elle ne veut pas se faire entretenir par un mafieu plein aux as, elle !
Édouard monta sur ses grands chevaux en un rien de temps...
— C'est de moi que tu parles ? Écoute moi bien, je gagne quarante fois ton salaire tous les mois, et j'ai juste besoin de passer un coup de fil pour que tu sois un homme mort... Donc fais moi plaisir, tourne les talons et je ne dirais rien a personne.
— Tu crois que tu me fais peur ? Moi j'ai juste à claquer des doigts pour que tu meurs, regarde.
Le mac s'exécuta et deux camionnettes se garèrent à deux pas de nous, cinq ou six hommes sortirent de chacune des camionnettes, ils avaient tous des matraques.
— Moi non plus je n'ai pas peur, regarde.
Là dessus, Édouard tira un 9 mm de sa veste de costar et tira sur un des sbyres de Marco. Évidemment, dès que le coup de feu fut donné, tous partirent comme des lapins dans toutes les directions, l'homme était au sol, il baignait dans son sang, avec ce coup tiré dans la poitrine, il ne pouvait pas s'en sortir... J'étais moi même choquée par l'attitude d'Édouard, mais je l'aimais, oh oui je l'aimais, j'en étais sûre maintenant, ce n'était pas un client que j'allais oublié dans un mois, non, c'était l'homme de ma vie. Ce fut des secondes très longues et en même temps très rapides, Marco et ses potes s'étaient barrés à une vitesse éclaire mais la prise de conscience d'Édouard fut longue, très longue... Il ne réalisait pas qu'il l'avait tué, c'était évidemment la première fois qu'il tuait un homme... Je me demande ce que ça fait de tuer, est ce qu'on est joyeux, est ce qu'on est malheureux ? Est ce que c'est les deux à la fois ? Oh mon Dieu ! Je prenais le parti d'un meurtrier, maintenant qu'il l'avait tué nous allions être en cavale... Ce ne va plus être une vie... Mon dieu mais qu'avait-il fait, sur le moment, je le détestais mais en même il m'avait sauvé... Je ne pouvais que le remercier. Avec le coup de feu, tout le monde était sorti de la boîte pour voir le corps, certains pleuraient, d'autres demandaient qui était à l'origine de ce crime. Édouard lâcha son arme me prit par le bras et m'embarqua dans la voiture pour rentrer à l'hôtel, on prit Rebecca aussi, on allait pas la laisser là. Mais elle ne voulut pas rentrer à l'hôtel, elle voulut être laissé sur notre trottoir... Enfin, sur son trottoir désormais... On retourna donc à l'hôtel, on parla de tout et de rien avant d'aller se coucher, et pour la première fois, il me proposa de dormir avec lui... J'ai évidemment accepté comment pourrais je refuser ? Je crois que chacun de notre côté nous étions amoureux de l'autre mais trop timide pour se l'avouer... On passa la soirée dans le lit à se chercher, se séduire et on s'endormit, mais aux alentours d'une heure du matin, je me réveillai et le regardai dormir, je l'embrassai sur le front et pour la première fois je lui avais avoué mes sentiments...
— Je t'aime, lui avais-je dit à l'oreille.
Il murmura un petit "moi aussi" puis se rendormit profondément. Je fis de même. Le lendemain il eut une mauvaise nouvelle à m'annoncer, comme tous les matins, je m'étais levé à onze heures, un petit déjeuner royal m'attendait et Édouard était dehors, au téléphone, avec ses lunettes de soleil sur le nez. Après avoir raccroché, il vint m'embrasser en me disant :
— Bonjour mon ange.
Il tournait en rond dans le salon, je voyais bien que quelque chose le tracassait, je décidais de briser la glace.
— Qu'y a t'il Édouard ça ne va pas ?
— Je ne sais pas si je dois t'en parler, tu vas m'en vouloir...
— Je te promets que non...
— Et bien tu sais, avec l'incident d'hier soir, nous ne sommes plus en sécurité ici... Le parrain m'a promis une protection mais il ne pourra pas tenir la police éternellement... C'est pourquoi je dois partir, et tu ne peux pas me suivre...
— Mais...
— Ne dis rien, tu n'y peux rien, je n'y peux rien, c'est la vie... Mais ne t'inquiète pas, je continuerai à t'envoyer de l'argent pour que tu sois heureuse...
— Mais j'en aie rien à foutre de l'argent ! C'est toi que je veux !
— Mais moi aussi mon amour, mais je ne peux pas tu comprends, si je ne pars pas, je ferai de la prison...
— Édouard, je...
— Excuse moi, c'est Barry, je dois décrocher, on en reparle après.
Comment allais-je pouvoir me passer de lui, s'il partait, j'étais détruite, une vraie passion était née entre nous, et personne ne pouvait la rompre... Personne à part, le parrain, car apparemment, la conversation avec Barry laissait croire qu'Édouard allait une fois de plus me laisser en plan toute la journée...

— Mec, Kala veut te voir aujourd'hui, il veut que vous parliez de ce coup de poker et de votre "arrangement". Je ne comprends rien à ce qu'il dit...
— Normal, c'est entre lui et moi... Tu n'as pas à comprendre, ça ne te regarde pas...
— Oui enfin bon si tu tombes c'est moi qui te défends je te signale...
— Mais on verra bien, ne t’inquiète pas... Bon, dis lui que dans une heure, je suis à lui... À tout à l'heure...
— Tu pars si j'ai bien compris, tu me laisses toute seule une fois de plus ?
— Mais c'est le parrain Élisa ! Si je refuse ses rendez-vous, je peux dire adieu à ma couverture, je serai de retour dans l'après midi mon amour, je t'aime...
Je ne pouvais pas le croire... Il se barrait une fois de plus... Me laissant seul... Je l'aimais c'est sûr, mais il m'en faisait baver... Toujours parti à droite à gauche pas une minute pour s'occuper de moi... Qu'est ce que j'allais bien pouvoir faire à part me faire chier. Tiens j'eus droit à un petit peu d'animation puisque le téléphone s'était mis à sonner...
— Oui allo ?
— Oui bonjour mademoiselle ici Phil, j'aimerais que vous descendiez, une dénommée Rebecca veut vous voir, vous la connaissez ?
— Bien sûr que je la connais ! C'est ma meilleure amie.... Je descends tout de suite...
Nous allions enfin pouvoir parler entre filles ! J'allais pouvoir lui raconter mes déboires sentimentaux. Quand je suis arrivée dans le hall, je l'avais tout de suite repérée, elle me faisait pensé à moi la première fois que j'ai franchis ces portes, elle ne savait plus où donner de la tête, elle était habillée de façon spéciale, de sorte à ce que tout le monde la reluque. Quand elle me vit elle me fit de grands signes et m'embrassa. Elle m'entraîna par la main dehors. Il y avait mon ami le groom, il était tout seul à la porte, elle aussi avait jeté son dévolu sur lui...
— Dis beau brun, ça te dirait que pour deux cents dollars je te fasse la totale ?
— Oh c'est pas vrai ça recommence !
— Bah, pourquoi il se barre ? Je lui ai fait peur ?
— Nan, laisse tomber, il est spéciale... Bon, vu ce temps magnifique, je n'ai qu'une chose à dire : allons à la piscine de l'hôtel...
— Il y a une piscine ?
— Bah oui sur le toit tu crois quoi ?
On discuta pendant une vingtaine de minutes de choses "chiantes" comme pourraient les qualifier certains mecs et après elle me passa un savon par rapport à Édouard...
— Mais quitte ce mec, il veut faire de toi son jouet, tu mérites pas ça toi !
— Mais je l'aime !
— Tu l'aimes ? C'est la plus belle connerie que tu aies jamais dite ! Je ne te juge pas mais je te conseille de le quitter, il ne t'apportera que des emmerdes...
Pendant qu'elle m'engueulait, je pensais à Édouard... Il était à sa réunion...

***

— Récapitulons, l'association entre Édouard et monsieur Kala consiste à faire de la contrebande de produits cosmétiques. Édouard s'engage à revendre à bas prix les usines de cosmétiques qu'il achètera et monsieur Kala quant à lui s'engage à verser 20 % des recettes à Édouard... C'est bien cela ?
— Oui Barry, merci... Maintenant si vous le voulez bien messieurs, nous voudrions nous entretenir seuls avec monsieur Kala. Donc si vous pouviez sortir.
Tous les employés sortirent un à un de la salle de réunion, tous sauf un, Barry...
— Barry, j'ai dit seul, sors s'il te plaît...
L'avocat sortit la tête basse de la pièce.
— Bon, maintenant qu’on est tous les deux, mettons tout à plat, commençons par parler de ma couverture.
— Comme je vous l'ai dit, je tiens la police durant les deux prochaines semaines, après, je ne pourrais plus rien faire... Donc à vous de partir avant... Vous reviendrez quand tout sera calmé...
— Ça sera fait... Parlez moi de ce "coup de poker" je n'ai jamais compris...
— Pourtant ce n'est pas difficile... Tout est dans l'intitulé. Pour commencer notre association, il nous faut des sous dès le départ, car je n'ai pas envie de taper dans mes caisses et de vous demander de l'argent, donc autant avoir de l'argent de poche de côté si jamais rien ne marche, même si j'en doute...
— Où voulez-vous en venir ?
— Braquer un casino, ça vous tente ?
— Et comment ! On ferait ça quand ?
— Quand tout sera revenu au calme, pas d'inquiétude... Édouard, je sens là le début d'une longue et étroite collaboration...
— Moi de même monsieur Kala.

***

Pendant que ces deux hommes parlaient, l'avocat d'Édouard est arrivé dans ma chambre. J'avais peur, car là, j'étais toute seule. Cependant, aujourd'hui, il était différent, comme s'il était inquiet... D'ailleurs pour commencer, il s'excusa.
— Élisa, pardon pour l'autre jour, je ne sais pas ce qui m'a pris...
— Oublions ça, qu'est ce qui vous amène ?
— J'ai peur pour Édouard, comme vous le savez sûrement, il est rentré dans la mafia il y a peu et c'est un monde dangereux, sortez le de là s'il vous plaît. Il vous aime, il vous écoutera.
— J'essayerai, mais je ne vous promets rien...
— Si jamais il vous abandonne pour le parrain, sachez que je serai toujours là pour vous.
Il commença à m'enlacer, au début, je pensais qu’il n'avait pas les mêmes objectifs que la dernière fois... Mais j'ai mal cru... Car il recommença son manège, à essayer de m'embrasser, de me violer... J'eus juste le temps de composer le numéro d'Édouard, heureusement il était sortis de sa réunion, je criais bien fort pour qu'il puisse entendre... L'autre me disait de me la fermer mais je pleurais et criais toujours plus fort... Quelques minutes plus tard la porte de la chambre s'ouvrit et Édouard apparut dans le salon. Pour la deuxième fois, il passa à tabac son avocat...
— Cette fois ci je ne veux plus te revoir, casse toi !
Le petit gros partit en courant, pendant dix minutes on s'embrassa tendrement, mais la magouille d'Édouard avait changé avec cette nouvelle réunion...
— Élisa... Le plan a changé, cette fois-ci, tu ne me reverras jamais... Je vais devenir d'ici un an le plus gros voleur du monde, tu dois m'oublier pour ta sécurité... Je t'enverrai de l'argent tous les mois toujours avec un nom différent pour que tu n'essayes pas de me retrouver, tu pourras suivre mes aventures grâce à la presse, ça, c'est sûr, mais promets moi une chose : ne cherche jamais à me retrouver, jamais !
— Mais... Je ne peux pas...
— Il le faut ! Oublie moi...
Il m'embrassa une dernière fois puis partit, le reverrais-je un jour ? Je l'ignorai... Mais une chose est sûre : j'allais devoir apprendre à l'oublier si je ne voulais pas mourir, car il ne mentait pas : si nous restions ensemble, j'étais en danger... J'attendis une vingtaine de minutes puis descendis, je remerciai le maître d'hôtel pour tout ce qu'il avait fait pour moi... Mais à l'époque je ne savais pas encore que dans quelques années, nous allions redevenir très proche... Je partis ensuite voir ma meilleure amie. Quand je suis arrivée dans le petit appartement, il y avait un amoncellement de cartons, que faisait-elle ? Elle était dans le salon, elle était très surprise de me voir.
— Élisa ? Qu'est ce que tu fais là ?
— Et toi ? C'est quoi tout ces cartons ?
— C'est décidé, je change de vie ! Je change tout, nouvel appartement, une nouvelle ville, un nouveau métier, de nouveaux amis...
— Attends, attends, attends, nouveaux amis ? Tu crois que tu vas oublier toutes les filles ?
— Je les ai connu à cause de ce métier, je dois les oublier...
— Mais, moi aussi tu m'as connu à cause de ce métier !
— C'est pour ça que je vais aussi devoir apprendre à t'oublier...
Allez ! Un nouveau coup de massue pour la petite Élisa, en vingt minutes j'avais perdu l'homme de ma vie et ma meilleure amie, il ne pouvait m'arriver rien de pire... Je ne lui dis rien de plus, on resta là, à se faire un câlin, à pleurer dans le dos de l'autre... Et je partis... Où allais-je aller maintenant ? Qu'allais-je faire ? Je ne le savais pas... Mais une chose est sûre, j'allais repartir de zéro, oublier le luxe auquel j'avais eu droit pendant une semaine. Je me débarrassai même de tout l'argent que m'avait "offert" Édouard. Et même par la suite d'ailleurs, chaque lettre que je recevais d'un expéditeur inconnu. Je la brûlais. Même si elle aurait contenu un chèque de 100 000 dollars de sa part, je ne l'aurais pas ouverte... Vous vous demandez sûrement pourquoi Édouard ne m'a rattrapé à temps avec un bouquet de fleurs, de la musique d'opéra et une limousine ? Bah parce que sinon j'aurais été obligé de payer des droits d'auteur car ma vie ressemblerait trop à celle de Viviane dans Pretty Woman et sachant que je n'ai plus de fric, bah je serai drôlement dans la merde... De cette expérience, je gardais un seul bon souvenir : le goût pour le shopping & la mode, mais seulement le goût hein... Parce que les fringues ont aussi servie de combustible dans le brasier qui a brûlé cet épisode de ma vie... Oh que c'est beau, je m'épate moi même. En même temps, faut dire que ma "petite" connaissance en mode m'a bien servi dans le deuxième épisode de ma vie... Je descends de mon avion et je vous raconte ça tout de suite... Pour ceux qui auraient décrochés, je ré explique, là je suis en ce moment même dans l'aéroport de Paris pour une conférence de presse pour mon nouveau livre et là, je vous raconte ma vie, le avant de ce succès, c'est incroyable comment on peut commencer sur le trottoir et quelques années plus tard se balader en permanence sur les boulevards. Oui, encore une blague de merde, mais là, j'ai fait une belle rime. Le deuxième épisode de ma vie consista à me faire embaucher dans un grand magazine de mode comme assistante de la rédactrice en chef, non je ne parlerai pas d'Édouard dans ce passage, il faudra attendre l'épisode trois messieurs-dames... Bon, je commence parce que je vois que vous vous impatientez...
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Hugoblin
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Hugoblin

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MessageSujet: Re: Coup de poudre à Shopping Hill Tome 1 (partie Pretty Woman)   Coup de poudre à Shopping Hill Tome 1 (partie Pretty Woman) EmptyJeu 1 Sep - 11:34

Dans ce livre, le principe est simple, "parodier" les comédies romantiques en les mélangeant et en y ajoutant le film le parrain, ici vous avez la première partie, celle mélangeant Pretty Woman avec une dose du Parrain... Bonne lecture Smile
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Damona Morrigan
Fondatrice d'Alchemypoètes
Damona Morrigan

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MessageSujet: Re: Coup de poudre à Shopping Hill Tome 1 (partie Pretty Woman)   Coup de poudre à Shopping Hill Tome 1 (partie Pretty Woman) EmptyJeu 1 Sep - 12:19

Ouf je suis arrivée au bout, tes post sont un peu long pour le forum ! Je trouve que tu as fait des progrès dans la narration, ainsi que pour les fautes, bravo je te félicite !
Pour ce qui est de l'histoire, il y a de très bonnes idées à développer, ton imagination est toujours aussi fertile et j'aime beaucoup ton côté humoristique, c'est super, continue comme ça ! cheers sunny
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Hugoblin
Poète
Hugoblin

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MessageSujet: Re: Coup de poudre à Shopping Hill Tome 1 (partie Pretty Woman)   Coup de poudre à Shopping Hill Tome 1 (partie Pretty Woman) EmptyJeu 1 Sep - 14:53

Merci Damona, oui, je sais, c'est long Razz mais comme tu le sais, je n'ai pas l'habitude de travailler avec les chapitres donc j'ai été obligé de tout poster, merci pour avoir vu mes progrès, et ne t'inquiète pas, le coté humoristique reviendra bientôt avec la deuxième partie parodiée : le diable s'habille en prada et où on voit un peu plus le mélange entre les films Wink
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MessageSujet: Re: Coup de poudre à Shopping Hill Tome 1 (partie Pretty Woman)   Coup de poudre à Shopping Hill Tome 1 (partie Pretty Woman) Empty

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Coup de poudre à Shopping Hill Tome 1 (partie Pretty Woman)

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