Désolée ! Je n'ai pas résisté à l'envie de publier la suite !! Surtout qu'il se passe des choses assez intéressantes et nouvelles pour Natacha alors...
Chapitre Dix-Huit
La perte de Vaigali a été dure à supporter. Pour les Selkies tout d'abord, qui venaient de perdre leur chef, leur guide. Et puis pour moi. Comme je l'ai déjà dit, Vaigali avait été comme un père pour moi. Ayant perdu ma mère, aujourd'hui, je me sentais comme... orpheline. Grégory et Denko, eux-mêmes affectés par sa mort, tentaient de me consoler, tant bien que mal.
Après la bataille, Jegran avait déclaré qu'il me laissait la vie sauve, pour cette fois, puis il était parti. Denko, Mynt, Grégory et moi nous étions réfugiés dans l'atelier de Cid. Pontville n'était pas trop éloigné de la Prison. L'inventeur nous a accueillis chaleureusement et nous a donné des chambres. Les garçons dormiraient dans la même pièce tandis que moi, j'irais dans la chambre de Cid. Bien que soutenue moralement par les Selkies et par Cid, je demeurais inconsolable.
Alors que j'étais en plein dans une nouvelle crise de larmes, j'entendis toquer doucement à la porte. Je lançai un « Entrez ! » faible et sanglotant et je vis rentrer Grégory. Il avait un tout petit paquet dans les mains.
- Je tenais à t'offrir ceci, me dit-il simplement.
- Merci, répondis-je en prenant le paquet.
Je défis le ruban bleu acier qui l'entourait et déchirait le papier cadeau. Des larmes coulèrent à nouveau. De joie, cette fois.
- Je ne savais pas comment te le dire, reprit Grégory, rougissant.
- Un poème... Je...
C'était un poème tout simple, sans rime compliquée ni syntaxe particulière. Et pourtant, c'était le plus beau poème du monde. Peut-être parce qu'il venait du cœur.
Grégory n'osait rien dire. Il me regardait, anxieux, tandis que je lisais ces quelques lignes.
A Natacha, la courageuse, la vaillante,
Qui défend l'honneur, jamais vraiment certaine
A toi, toujours si souriante et si rayonnante
Je voulais juste te dire que je t'aime.
- Grégory... Je... Je ne sais pas quoi dire... balbutiai-je. Je...
Il ne me laissa pas le temps de finir ma phrase. Il prit mon menton, tout doucement, et m'embrassa avec la même délicatesse.
J'ignore combien de temps nous restâmes ainsi. Dans tous les cas, nous fûmes interrompus de la manière la plus embarrassante qui soit : Denko ouvrit brusquement la porte et nous surprit. Je m'arrachai vivement à l'étreinte de Grégory et me déplaçai sur l'autre bout du lit, rouge comme une pivoine.
- D'accord, murmura simplement le Selkie, d'accord.
- Denko, je... Ecoute, heu... bredouillai-je lamentablement.
Denko secoua la tête et partit, laissant la porte grande ouverte et moi dans tous mes états. Grégory tenta de me prendre dans ses bras mais je le repoussai. Je venais de vivre un instant incroyable, certes. Avoir son premier baiser est un moment fantastique, mais je venais de blesser mon meilleur ami, mon presque grand frère.
Je me levai du lit et sortis de ma chambre. Grégory m'appela :
- Natacha, il va s'en remettre.
Je me retournai.
- Et bien, il va avoir du mal.
- C'est normal, répondit le Clavat en haussant les épaules. Tu sais, je crois que j'aurais eu la même réaction si j'avais vu ma petite sœur de cœur embrasser un garçon pour la première fois.
Ce qu'il disait n'était pas entièrement faux. Denko a eu peur. Peur que Grégory me trahisse et me brise le cœur, peur que je m'engage sans connaître vraiment mes sentiments.
- Il faut que j'aille le voir, dis-je.
Grégory hocha la tête et se leva.
- Sans toi, ce serait mieux, ajoutai-je avec un sourire triste.
Denko connaissait très mal Grégory et il n'avait pas l'air de tellement l'apprécier.