Est-ce que ma solitude vaut mieux que ce tombeau
Qui me semble approcher, dont je perçois l'écho,
Sur le fil de vos vies, à l'orée de vos peurs,
Peut-être une lumière, ou bien une lueur
Que je cherche à toucher, que j'appelle de mes cris
Un espoir qui me nargue, un peu comme un défi?

Comment puis-je échapper à toutes vos noirceurs
Qui polluent mes pensées et salissent mon cœur
En m'imposant la chape de vos propres fardeaux
En espérant de moi faire le facile héraut
De vos consciences honteuses cherchant à s'exprimer,
De ses trop noires pensées dont je sais le secret?

Est-ce qu'un jour je pourrais enfin avoir le droit
De trouver mon chemin, vivre ma vie à moi
Sans penser à la votre, sans même y voir un bien
Juste pour avancer et penser à demain,
Simplement pour oser et décider de croire
Que tout au bout là-bas il y a de l'espoir?

Est-ce qu'un jour je devrais céder à cette envie
Qui me pousse en secret tout au long de mes nuits
A vouloir me faire mal, à vouloir me détruire,
A chercher un moyen pour de ma vie m'enfuir,
Comme si payer ce prix n'était que moindre coût
Pour l'oubli de la peine sommeillant en dessous?

Est-ce qu'un jour je pourrais enfin oser m'enfuir
Et quitter cette peau, ne plus rien ressentir,
Me noyer dans l'oubli, ne plus même espérer,
Étouffer mes sanglots, renoncer à aimer,
Et fuir de la prison où me retient ma vie
Pour aller délivrer mon âme de vos nuits.

Est-ce qu'un jour je pourrais reposer mon esprit
De toutes ces questions l'alourdissant ainsi
Retrouver ce sommeil ne cessant de me fuir
Tout au long de ces nuits qui à n'en plus finir
S'enchaînent en une ronde me laissant épuisé
Sans pourtant que mes yeux ne puissent se fermer?

Est-ce qu'un jour je saurais enfin pouvoir dormir
Et ne plus m'inquiéter, ne plus avoir à fuir
Le poids de vos souffrances qui est comme un linceul
Apposé sur mes yeux, qui est comme un écueil
Où s'échoue l'espérance de simplement savoir
Si je suis bien ici, à lutter dans le noir.

Est-ce qu'un jour je pourrais laisser tout exploser,
Laisser aller vos doutes, laissez mes peurs trouver
juste une échappatoire à toutes vos souffrances
Et a toute la peine venue de mon enfance,
Me laisser submerger par l'insidieuse invite
Déguisée en oubli, des désirs qui m'habitent?

Est-ce qu'un jour...

Son fond. Ma forme.
Notre cri.

Le 05/02/11