Le poète a souvent ses propres parasites
Tous ces mots en cohorte qui le hantent et l’irritent.
A l’affût de ses plaies, ils vivent de ses maux
Revêtant les habits de ses rêves les plus beaux.
Il laisse entrer verbes, sujets et tous leurs compléments
Dans son humble demeure, sans même un compliment
Partager la substance de ses moindres émotions
Se repaître à foison de son inspiration.
Les mots se précipitent, bousculant ses émois
Resquilleurs éhontés forçant le passage à la barrière du moi
Puis après, bien repus, s’ébaudissent en toute aise
Laissant seul le poète, aux prises avec la rime, négocier la diérèse.
C’est une tâche bien ingrate que la vie de poète
Car tous ces mots gloutons jamais rien ne lui prêtent.