Migration 1

toute entière à la tristesse
épuisée
par la coupe des saisons
elle s’arrime mon âme
au vol des oies sauvages

noire
la crinière flotte dans le pré
où les sabots martèlent
enfer

la fille de l’air
ne peut protéger ses enfants
des tourments de la terre
elle ne sait que voler
et invite à la voie haute

par l’amour elle vit
pour l’amour elle meurt

son cœur scande le vide
quand parole et confiance
se heurtent aux épreuves
et disloquent son ouvrage


Migration 2

les instants passent
sans laisser de trace
quand la pensée fuit
les courants d’âme

déjà
dans l’aquatinte du regard
défilent
les ombres

oh…comme ces rêves
nés des espérances mortes
ouvrent à la mélancolie
lorsqu’ils nous ramènent
sur nos chemins d’amour

amants…amis…enfants
autant de blessures
que de tendresses – de vies – données

mères du passé
- cœur de familles nombreuses -
où cachiez-vous vos larmes ?


Migration 3

les enfants naissent des larmes
versées par toutes les mères

elles
irriguent la terre
ouvrent des chemins d’espérance
que d’autres mères pleureront
quand ils se refermeront


Migration 4

c'est l'automne

pour la première fois
j'ai vu un vol d'amour
migrer vers une terre d'enfance

il reviendra au printemps
d'instinct
je perçois son retour

.

Majestueux ! Quel plaisir de te lire à nouveau Dame Demeter, merci.

Merci pour les voyages, la prochaine fois je prendrai mon sac à dos et mon couteau de survie, même si cela m'alourdit un peu.

Quand j'ai pris la plume il y a trois jours, ce sont ces mots qui sont venus.

Mes mots m'ont déçue, car je ne les aime pas sombres. Je me demande d'ailleurs s'ils sont sombres. L'amour des mères ne cesse de me questionner...
et comme une réponse à mes questions j'ai lu aujourd'hui un article qui parle de Philippe Maurice. Dans l'article il était question de la mère de P. Maurice.
J'ai pleuré devant la compréhension de l'amour qui animait cette mère dans des circonstances terribles...

Il faut croire qu'inconsciemment je me sens proche de toutes les mères...et beaucoup doivent souffrir en ce moment. C'est cette angoisse que je perçois. J'espère que bientôt des mots plus légers viendront sur le papier, car j'ai vraiment apprécié mes vacances.

oui, Migration 3 est sombre, court, et beau.

Ne sois pas déçue, ils sont l'émotion d'une maman et ils sont surtout très vrais. J'aime beaucoup tes mots qu'ils soient sombres ou remplis d'espoir, ils sont toujours très beaux.

Un beau voyage, j'ai aimé te suivre dans ces migrations. Heureuse de te relire.

C'est très beau !j'ai beaucoup aimé te lire

Merci à tous.

Bon dimanche !

A toi aussi merci !