Sur ma tête je le jure, mon âme se perd
Dans les effluves claires de ta bouche qui se meut
Et ton rire en clochettes arrache mon hiver
Immergeant mon bourdon dans des cascades bleues.
Sur ma tête je le jure, mon âme se perd
Dans la chair rebondie de tes joues de bonbon
Et le lys ou la rose que l'émotion libère
Embaument mon jardin au coeur de tes saisons.
Sur ma tête je le jure, mon âme se perd
Dans le dédale obscur de ton oreille pure
Et par monts et par vaux, vers le béant mystère,
Hissant pavillon blanc, s'engouffrent mes murmures.
Sur ma tête je le jure, mon âme se perd
Sur la courbe brisée de ton nez insolent
Et s'il choisit la gauche pour humer l'univers
C'est que de ce côté souffrent les pauvres gens.
Sur ma tête je le jure, mon âme se perd
Dans l'iris argenté de tes yeux souverains
Et les flammes couronnant tes pupilles de verre
A l'amour, mon amour, aimantent ton destin.
Sur ma tête je le jure, mon âme se perd
Dans la mousse sauvage de tes cheveux d'automne
Et je joue maternelle à l'endroit à l'envers
Tricotant un soleil de mes mains de madone.
Sur ma tête je le jure, mon âme se perd
Dans l'infinie douceur de ton visage nu
Et les astres du ciel et la nature entière
se rappellent les temps de nos coeurs confondus.