Les lieux aimés
Dessous la pluie cuivrée disparaîtra ma main
Comme un dernier vestige de ce qui fut humain ;
Vers le sol chatoyant se courberont les cimes,
Déversant de la nuit quelques larmes acides.
Que ma dernière demeure soit une sapinière
Où fleurissent airelles et tapis de bruyère ;
J’y voudrais aussi quelques bouleaux aux troncs clairs,
Adieu gracile à mon existence éphémère.
Je ne demande rien pour ma dernière adresse
Que me laisser dormir sous les fougères en friche ;
Des branches de sapins pour dernière caresse,
Un glissement d'épines sous le pas de la biche.