Les femmes pleurent
Les femmes pleurent
Parce qu’elles ont un petit cœur
Et nous les hommes
Devant elles
Nous voilà tout désemparés
Comme des enfants
Tenant dans une main un oiseau blessé
Alors nous les prenons dans nos bras
Pour les consoler
Comme ça
Tout simplement
Les femmes pleurent
Parfois pour trop de bonheur
Ou les jours de départ
Sur le quai d’une gare
Dans un aéroport
Elles pleurent devant la télévision
Les comédies sentimentales
Et plus gravement
Lorsque des fantômes les poursuivent
Des fantômes qui la nuit
Forcent la porte de leurs rêves
Et surgissent en hurlant des
« Tu es à moi ! »
Les femmes pleurent
Pour nous les hommes
Quand nous peinons à survivre
Pour leurs enfants
Quand l’avenir leur échappe
Devient effrayant
Elles pleurent parfois
Pour un enfant parti
Dans un autre pays
Ou pour le Paradis
Les femmes pleurent
Pour des petits riens
Pour un mot qui s’ajoute à d’autres
Un petit mot de reproche où perce le mépris
Elles nous regardent et fondent en larmes
Et nous les hommes
Nous voilà tout étonnés
De découvrir notre pouvoir sur elles
Nous en abusons parfois
Alors elles pleurent
Quand elles ne supportent plus les sarcasmes
Les railleries, les invectives
C’est un jeu étrange et cruel
Les femmes pleurent
Parce qu’elles ne savent pas toujours rugir
Les femmes pleurent
Parce qu’elles ont un cœur
Et nous les hommes
Ne savons que les prendre dans nos bras
En lorgnant du côté du matelas
DRK