Le pin tend, à l'horizontale, ses branches, vers le soleil, qui est déjà très bas, à l'horizon, et éclaire un versant de son écorce. De l'endroit où je me trouve, l'acacia est à contre-jour, comme, au-delà, le sapin, derrière lequel une lueur orange s'étend. La fin d'après-midi s'avance, les bruits de la journée s'estompent, insensiblement : demeure le bruit d'une voiture, au loin, le clapotis ininterrompu de la rivière, toute proche, le mugissement du bétail, quelque part. La table de jardin a perdu son étincellement de mica, dont le gel de la nuit précédente l'avait parée. Par endroits, sur le sol, demeure le givre, sous forme de petites taches blanches. Détails infimes, éphémères, dérisoires : de quoi d'autre est faite la vie ?