Brrrr…
J’aime le vent, j’aime la pluie,
Et je ne comprends pas d’où me vient ce goût pour les intempéries.
Serait-ce celui d’une chose tapie au fond de mon être ?
Une sorte de bête ?
J’aime le vent,
Lorsqu’il gonfle mes vêtements,
J'aime son souffle rugueux sur ma peau,
Ses hurlements quand il secoue les bouleaux.
J'aime ses rafales lorsqu’elles me bousculent
Et m’arrachent à mon hébétude.
J’aime la pluie,
Son chant qui s’élève au milieu des taillis
J’aime son grain qui m’assaille,
Ses sonores éclats de gouttes en bataille.
J’aime les gifles qu’elle m’afflige,
Son tapage quand par trombes elle s’abat sur les tiges.
J’aime le ciel, bas et gris,
Sa formidable et fascinante chorégraphie.
J’aime les noirs nuages qui filent au-dessus de ma tête
Dans la folle course qu’orchestre la tempête.
J’aime la boue, j’aime la terre,
Le chemin et ses ornières.
J’aime l’eau en flaques,
Le clapotis de ses flic flac,
Et le bruit de mes bottes qui s’y enfoncent
À chaque pas qui s’annonce.
J’aime la forêt déshabillée,
Ses grands arbres tristes et décharnés.
J’aime quand ils se plient et dansent en se balançant,
Que les bois résonnent de leurs craquements.
J’aime aussi le froid,
Celui qui pique le bout de mes doigts
Et me rend maladroit,
Mais qui fait apprécier la douceur d’un chez-soi.
J’aime le vent, j’aime la pluie,
Et je ne comprends pas d’où me vient ce goût pour les intempéries.
DRK