Les mots s’écrivent à contre-sens
Dans tous les sens
Lettres inversées,
Tant de peine à déchiffrer
Les mots que je noie que je bois
Que je broie que je toi
Ecrits en transe et en souffrance
Pleurant de vieux fonds de vin rance
Le clavier a mal de ne pouvoir rire mes bêtises
En Maître discipliné il corrige
Les absurdités d'une sotte fille
Mais je me tiens éloigné de sa raison
Froide machine défaillant sans passion
Incapable d'adoucir les tourments qui me hantent
Quand j’ai cris de rage et d'agonie
Laissant venir les lettres sur la page
Sans avoir l’envie ni le courage
D'arranger tout cela bien comme il faut
Bien propre et bien beau
Et quand mon clavier est trop sage
C’est l’encre dans mes veines
Qui calme mes orages...
...Jusqu'à la relecture, infâme torture.

Quelquefois il ne vaut mieux pas tout metre au "propre et au beau", souvent ce sont les "vrais" mots qui se retrouvent sur la page.

Ton ressenti n'est pas celui du lecteur, qui aime te lire dans l'authenticité de tes mots.
L'auteur est souvent son plus cruel critique. (moi, c'est en peinture que je me cherche encore, que je me juge... car je mesure la route à parcourir et je ne sais comment je progresserai)

pas de contre sens,
beaucoup de sens, de sang.

Tes mots en désordre me touchent au plus profond Baba.

Alors, nous n'avons pas droit au brouillon ici ? Je le trouvais pourtant bien à sa place.

si tu insistes...
voilà le texte originel :

les mots s' écrivent à contre sens lettres dans tous els sens et des en et des ne que seuls les vrais désespérés sauraotn déchiffrer les mots que je noie que ej bois que je toi sont écrits sans conséquence et pleurent et se broient comme il se doit dans un vieux fond de vin rance et el clavier a mal de ne pas pouvoir rire de mse bêtises il a corrigé dnasn ma tête les abusdités d'uen sotte fille mais je le tiens éloigné de al raison car dans le fond il nest qu'une froide machine défaillante d'ailleurs ce soir toute machine est une salope ingrate qui me pourrit la vie inapable d'adoucir esl tourments qui em hazntent j 'ai cris de rage et d'agonie et laisse venir les lettres sans avoir le couarge d'arreanger toute cela bien comme il faut n'est ce pas de relire de dire de corriger de oh faisons un petit brouillon et recommnçons au propre la haine du brouillon vomissosn el brouillon déchirons et raturons arrachons et dénaturons la vie n'a pas de brouillon tout est déjçà écrit déjà vomi déjà honni et dans la flaque qui est sortie je regarde grouiller esl vers.

voilà ce qui s'appelle un premier jet
noir
acide
brûlant
qui m'arrose les pieds quand pliée en deux je gerbe ma rage
et mes cheveux en sont poisseux
et puent.

bah...voilà !! et, bon, c'est pas un brouillon...

j'adore le premier jet puceau jouvenceau,
merci, il m'amuse,
il n'est pas sot, mais bien beau,
jet timide, simple, rapide et confus,
n'a pas raison de l'être
merci, c'est frais, c'est gaie.