-Que fais-tu allongée dans le doute et la folie? Ne vois-tu pas que cela n'est plus ta vie?
-J'ai souffert des songes amers, et je me sens mieux ainsi; laisse-moi pleurer dans le noir, éloigne-toi et éteins cette lumière froide qui me blesse. Je veux me réfugier ici et pleurer encore.
-Foutaises. Ce n'est pas toi. Secoue-toi et sors de là.
- Tu ne sais pas ce que je suis. J’ai mal, je te dis et ne veux guérir.
- Ta place n'est pas parmi les fous. D'ailleurs ils ont flairé ton imposture et te rejettent.
- Ma place n'est nulle part, je me vautre dans le noir.
- Tu as revu le jour.
- Tu ne sais pas ce que je vois. Laisse-moi encore ivre de mes errances.
- Rappelle-toi qui tu es.
-Je ne le sais.
- C'est faux. Tu sais qui tu es. Oublie les fantômes et vis.
- Mes jambes sont faibles et peinent à me ramener sur le sentier.
-oui mais tu es debout. Le chemin est devant qui t'attend.
-Mon âme est perdue.
-Tu mens. Tu es forte et ton âme est revenue.
-Qu’en sais-tu?
-Je le sais car je te vois. Je le sais car je suis toi. Tu es droite à nouveau et non pas tordue; tes deux pieds posés à plat au sol, solidement ancrée, tu es tenue.
- Que faire ce qui me ronge? Jeter aux orties ce qui a bouleversé ma vie?
- Tu as commencé. Poursuis.