Il pleut des larmes comme vache qui pisse
Le sol tremble et les bombes le tapissent.
Le ciel s’embrase, les nuages frémissent,
Quand les marchands d’armes investissent.
Les places sont vides et criblées d’éclisses
Contre les murs en ruines, les milices
Alignent l’infortune, incarnent l’injustice
Désignent de leurs armes et meurtrissent
D’innocents quidams que l’époque méprise,
De pauvres âmes dont les corps s’enlisent,
Dans le béton et le sang qui se fige,
Loin des bastions de l’économie morbide.
Dans les vacarmes du temps,
Nouvelles armes, nouvelles techniques,
Le géni des cols blancs,
Au service des haines cycliques.
De l’acier irradiant, ou des bombes thermiques,
Des engins volants, ou des gaz chimiques,
Monsieur le président explique
Que l’étant est économique.
Les tueurs d’enfants, loin des suppliques,
Dans leurs tours d’argent et leurs habits chics,
Ne voient que ce qui se vend, pas les ombres faméliques,
Seul, un silence pesant accompagne leur fin tragique.
La mort patrouille, Les places sont vides,
Ils ont la trouille les pauvres si vils,
Résignés sous les coups de maitres perfides,
Entre deux fouilles, reconstruisent la ville.
C’est alors qu’au loin, un nouveau drame se tisse,
Que le sol tremble, que les bombes le tapissent,
C’est les marchands d’armes qui investissent
Dans les larmes pour un macabre bénéfice.
Allover 2012