Mème sur mon couvre lit ( quel mot bizarre qu'un couvre lit...) je vois des motifs d'ombres en forme d'arraignées.
C'est juste le peu de soleil qui filtre a travers les arbres de ma si basse cour.
Du mal a ouvrir les yeux je sent bien que ça flotte dans mon ciel.
Un effet d'apesanteur qui me berce et à la fois paralyse ma volonté de remonter cette pente qui parfois m'est si douce !
Quel piège que le mental.
Quelle hypocrisie de penser pouvoir tout maitriser encore un peu.
Les nuages ne portent que les étourdies et j'en ai la primeur.
C'est agréable de se laisser porter par ses moutons atmosphériques.
A califourchon à travers les volutes du néant,ils m'aident a franchir les maigres branches de cette fin d'hiver sans m'égratigner un peu plus.
S'écartent sur mon passage ou alors me caressent le visage de leurs bras humides et fragiles.
J'y suis bien là haut..
Alors pourquoi vouloir obstinément me ramener sur la terre !
Le monde est tellement laid en bas....
Je ne veux plus de périodes de conscience !!!
Je veux qu'on me laisse avec mes embryons de pensées.
La voila déjà cette rousse et son uniforme d'infirmière...
Avec sa voix douce qu'elle force en cas d'urgences...
Son oeil qui louche me la rend presque touchante mal formée que je suis aussi....
C'est l'heure pour moi d'ètre réveillée par ses touchés que je hais !
Et les nuages me soulèveront encore bientot..
M'emporteront loin de sa voix, des visages et des souvenirs..
De ce grand théatre commercial qu'est devenu ma vie !
Une comédienne au chomage je suis et mon seul travail est à présent d'écrire loin des moucherons qui m'agaçaient parfois au dessus de ma feuille dans mes vertes prairies.
Un clavier c'est moins poétique mais permet de garder ce rideau noir un peu plus haut..un peu plus beau...