Sœur noire, j'entends tes frissons
Et je vois sous ta peau courir mes obsessions
Dans tes larmes de mots,
Dans tes légers sanglots,
Dans tes sons étranglés, et dans ta voix muette
J'entends venus de loin
Comme un écho du destin.
Je me suis fait dure,
Enchaînée à la vie,
Je me suis fait forte,
Celle qui réconforte,
Mais ce sont tes brisures,
Tes vaines agonies,
Qui me tiennent debout, et qui me portent ici.
Sœur noire,
Fragile écho de mes désespérances,
Ombre qui me nimbait dès la naissance,
Celle qui attachée à mes pas,
Disparaissait dans leur éclat
Sœur noire, et mère de mes vices,
Douce sorcière, embrasse mes abysses
Et me rend aux braises infernales
-que je ne sois froide et brutale.
Sœur noire,
Sombre jumelle parfumée à mes nuits
Dont les lèvres ont le goût de mes interdits,
Patiente infante souffrant de mes folies
Endors- toi dans mes bras,
Délasse-toi
J’y garde une tendresse
Trempée au feu de nos détresses.