Mille fois je te maudis, ô perfide Cupidon,
Quand d'autres te supplient et te prient et t'implorent
De répandre en leurs coeurs ton délicieux poison,
D'enfanter en leurs corps de joyeuses aurores.
Et moi je cheminais, dans une molle insouciance,
Et ne songeais à rien, rien qu'aux vertes prairies,
A l'éclair miroitant de la pierre qu'on lance,
Et qu'embrassent les flots, avant d'être engloutie.
Ta main n'a pas tremblé, ô stupide angelot,
Et troublant mon asile tu es parti, idiot,
Oubliant d'effleurer de le coeur de ma belle.
Et depuis, égarée dans les houles océanes,
Mes rêves en lambeaux, je m'agrippe à la manne
De son sourire radieux qui fait le bleu du ciel.