Clara attirait ces types en mal d'assurance et qui se confortaient à ses côtés de leur pouvoir de séduction.
Si cela la flattait au prime abord, comme d'habitude ça finissait par l'agacer. Elle ne comprenait pas ce besoin qu'ils avaient de lui prouver posséder une cour à leur pieds. Au bout de leur pénis soupira t-elle, non sans ironie, regard planté dans son miroir.
Miroir, mon beau miroir ? Celui -ci lui renvoya un rictus qu'elle s' empressa d'oublier, toisant d'un oeil critique les courbes de son potentiel vestimentaire.
Elle se trouvait plutôt pas mal. Ouf ! la journée serait légère. Son intellect n'était jamais autant actif que lorsqu'elle se sentait à l'aise dans ce corps à qui elle ne faisait aucune concession. Elle jeta un regard à sa petite bouille aguicheuse, sans vulgarité, satisfaite. Elle allait pouvoir se consacrer pleinement à son activité.
Elle eut une pensée pour Hans... Il était de ces hommes qui fantasment leur vie sans la mettre en scène. Elle avait vite compris le lien d'aliénation qui l'unissait à cette femme et elle s'était détournée de lui. Trop problématique.
Clara était pragmatique en amour, ou plutôt l'était devenue. Encore l'effet des coups tordus ! Plexus fragilisé à l'extrême, territoire protégé des douleur pernicieuses, lancinantes, aux morsures foudroyantes...
Lucas, lui se cachait derrière ses multiples relations, espérant ne plus être atteint.
Il l'aimait, elle était sa préférence mais il perdait pied à son contact, surtout quand elle devenait fuyante. Obsédé, il se diluait avec d'autres qui n'avaient le mérite que d'être des consolatrices consuméristes du sex and sun. Mieux qu'un sex-toy, il avait les états d'âmes en plus. Cela la fit sourire amère.
Malgré tout il l'attendrissait celui qui l'aimait pour de vrai, sans les mots pour le dire, juste le regard et les mains, qui en disent plus qu'un long poème.
Encore un écorché qui ne voulait plus avoir mal et préférait les étreintes amicales protectrices.
"Laisse le t' être infidèle pour se protéger" semblait être le leitmotiv de toute une vie.
Elle se mordit la lèvre inférieure, comme un pincement à la réalité exacerbée et s'échappa des sentiments en franchissant la porte de son bureau. Les chiffres allaient la divertir...