Ces yeux gris éperdus, sublimés par un sentiment défaillant, offraient des perles à un corps ennemi. Ses mots n'accordaient plus aucune cohérence à ce présent futile et pesant, ses pensées étaient lavées de nos ignominieuses déjections verbales. Il s'absentait, traversant le champ de nos visions salies, posant une ombre sur le tableau terni de nos jeux puérils. Il fleurissait nos consciences mais n'en gardions qu'un éphémère rougissant, déchiqueté sous nos dents acérées. Tous ces mots inutiles, expulsés en bouillie rougeoyante aux commissures de lèvres se rêvant coquelicot. N'étaient que bave bouillonnante en plaie calcinée.
Autant de putréfaction déversée nourrissait la fleur qui baignait en son coeur.Il passait dans nos vies ... Ne le voyant même pas, continuions nos leurres.
Elle le croisa enfin, lui sourit, rictus de l' animal blessé puis l'invectiva plus qu' elle ne l'aurait voulu.
- Je suis douée pour les cendres ! Attiser les braises encore chaudes! Plonger mon âme dans la sphère brûlante puis laisser mourir jusqu'à plus mal ! Me crois tu ?
Il la supplia du regard de se taire. Chut... ! lui dit son coeur.
- Bien sûr que je te crois !
Il lui prit la main. Une étoile brilla dans l 'oeil de l' autre, rai du joyau caché, fulgurance d'une émotion retrouvée.