Lorsque les musicoliens promènent leurs longs cous,
Déchirant la vrillante obscurité d'un regard vide
Lorsque la nuit résonne ses uppercuts liquides
De squameuses visions m'emportent tout à coup...
Obscurs abracvatides portant sur leur dos écailleux
Le fardeau de nos songes et la peur dans nos yeux,
Je tremble en vous croisant, quand de vos doigts lardeux
Vous désignez l'offrande que promettent vos dieux...
Vous passez je le sais devant chaque masure,
Derrière le cortège trompétant vers l'azur,
Muscailles rouges, bouffles et marmitolles
Entonnent un chant noirceux, abratavique parabole...
L’hydreuse parmetière bavasse à votre suite
Quelque propos mielleux, quelque denier de foire
Scrutant chaque néance où l’ombre ressuscite
Scarlottant l’infamie d’un verbe sans espoir…
Qu’au gibet de fiel la tringle bourdonne et sonne !
La lumière incendie la geste des soudards
Propulsant sur mon seuil musicoliens blafards,
Défilés orvrantesques dans l’obrouge qui tonne.
La paillasse est pour moi et l’ordivanque enflamme
Les quelques verbes fous qui restaient dans mon sac...
Mais, imprévu redoutable ! Surgit l’impavide cosaque,
Sa lame slovaque estourbit à jamais les censeurs de mon âme …
*ou: tribut à Lewis Carroll, en toute modestie, spa..."
'Twas brillig, and the slithy toves
Did gyre and gimble in the wabe:
All mimsy were the borogoves,
And the mome raths outgrabe..."
Jabberwocky, Lewis Carroll
[petite précision : inutile de chercher sur wikipédia les musicoliens blafards ou l'abracvantique parabole...je revendique totalement la création de ce délire verbal, inspiré du Jabberwocky de L Carroll, que je vais de ce pas vous poster ailleurs en intégral.]