J'avais envie de landes battues par l'orage...
Mais le ciel s'assèche sous un soleil crâneur,
Et il pleut sur mes épaules
Des rayons persifleurs

J'avais envie de poison vespéral
Mais les tiges des digitales
Ont froissé leurs soubresauts d'amantes
À ma mémoire défaillante

J'avais envie de toniques amers
Mais la source du lac a tari
À sa surface tranquille
Quelques libellules ont gobé les vapeurs de la nuit

J'avais envie de flambées purulentes
Mais au-dessus du bûcher
Une brume indolente
A tendu ses bras de vestale

J'avais envie d'urgences et de cris
Mais un chant inconnu
A posé sa mélopée
Tout contre mes bras nus

Je m'endormis au bord du lac,
L'eau grisâtre venue chahuter doucement
Mon corps abandonné sous le bosquet
Un rythme lent battant mes tempes

Et l'orage.

...Et l'orage qui lave et purifie....j'ai beaucoup aimé te lire.

C'est quand on ne l'attend plus qu'il arrive, comme tant de d'autres choses.

Superbe, j'adore !

La douceur de l'orage après la force des passions.

Parfois, à une autre échelle, quand on est particulièrement triste, la vie nous sourit.(et à l'inverse par d'autres fois quand on n'est pas particulièrement mal disposé, on accumule les déboires)