Engluée dans une structure hélicoïdale faite de préjugés, de malentendus, d’idées préconçues soudées à son squelette, sourcils froncés, son panorama manquait de lumière vive, des peurs rodaient déjà sur ses jeux de gosse.
Des sourires rassurent, d’autres vous glacent, cette grimace simiesque lui donnait la gerbe.
Dans ce décor, elle s’enfonçait plus bas encore, des pensées, des chimères l’affaiblissaient.
Elle tournait dans une maison froide où la vie s’en allait, à l’intérieur un silence de mort, au dehors le bruit des vents qui soufflaient en rafale, des poussières se soulevaient, tourbillonnaient, comme s’il y avait dans ces avatars, un passage où des mondes parallèles, plus sombres encore, essayaient d’enfreindre les interdits.
Elle se demandait comment on vivait ici, où étaient donc reclus les échos d’autrefois ?
Son regard se promenait , revenait sur les objets qui occupaient la place, comme on s’arrête sur les icônes d’un autre temps, comme on relit plusieurs fois une lettre, pour trouver dans quelques mots un sens qui nous échappe.
Elle se sentait perdue comme une hirondelle oubliée dans la noirceur froide d’une nuit de décembre, dans cet endroit où traînait la solitude comme une horde de chiens malades.
Epuisée à chercher derrière les murailles épaisses et refroidies du non-dit, elle doutait.
Au dessus, des nuages gris s’entremêlaient avec ceux, plus hauts et plus noirs, il faisait froid .
Malgré cela, cette femme avançait sans cesse, tombait parfois, se relevait, puis marchait encore et encore.
Elle s’accrochait désespérément, comme on s’accroche à la vie.
Pourtant de l’autre coté du miroir il y avait cet acharnement à tout détruire.
Derrière les barbelés, pêle-mêle, des coquelicots, libres, arrogants de rutilance, aux pétales soyeux, fleurissaient.