Je t'ai vu passer
Dessous la lune rousse
Ombre arpentant la chaussée
Et les chiens à tes trousses
Mille bras ballants
Traînaient à terre
Le fardeau sale et pesant
De tes songes amers
Ton œil était fermé
Et ta bouche entrouverte
Sur les plaies couturées
D’une existence inerte
Tu as tendu la main
Et de ta paume nue
S’est écoulé le grain
D’un sablier têtu
Lorsque la meute enfin
A planté dans ton cœur
Les crocs bleus du destin
J’ai vu mourir ta peur.