Solange, un jour passé, vous êtes-vous sentie
mourir, un peu, d’attendre un signal d’espérer ?
Pour des jalons lointains à votre bonheur mis
avez-vous passé la soirée sans respirer ?
Savez-vous ce que sont les jours de longue absence,
vous qui vivez, tout comme une reine lointaine,
derrière le rempart d’une active existence,
et l’agenda comblé à perte de semaine ?
Faites-vous une place, un peu, à l’amitié,
dans cette vie hâtive, où le travail vous mène,
et l’oiseau de l’amour, aux si fragiles ailes,
y-trouve-t-il, au moins, l’espace où s’abriter ?
Solange, il n’est rien à attendre, en cette vie,
que beaucoup de chagrin pour une once de joie,
le reste sera cendre et dévoré d’oubli,
quand le souffle du siècle effacera nos pas.
extrait de Dialogue sans espoir /Besançon/1975