COSMOGONIE
Il n’est pas indifférent
que, ça et là, quelques femmes
brillent de tout leur éclat :
le philosophe, en son ascèse,
en reçoit les divins effluves :
les savoir présentes est joie.
Il n’est pas indifférent
qu’une fille demeure chaste,
dans une haute solitude :
le poète, en sa nuit profonde,
en perçoit le flambeau fragile,
et il en éclaire sa vie.
Il n’est pas indifférent
qu’une rose, dans un jardin,
exhale, seule, son parfum :
quelque part un homme l’apprend,
et son cœur s’emplit de tendresse,
et son cœur s’emplit de chagrin.
Extrait de Le Soir dans les Jardins /Besançon/1976