_________________________________Le crayon__________
Elle et lui habitaient la capitale depuis plusieurs années, depuis qu’ils avaient décidé d’acheter cet appartement. L’immeuble où ils logeaient depuis se situait dans un quartier assez tranquille et bien fréquenté, leur rue était loin de tous les centres attractifs de la ville. L’appartement se trouvait au troisième étage d’une construction ancienne, mais qu’on ne pouvait pourtant pas prétendre vétuste. Elle avait été rénovée une huitaine d’années plus tôt, juste avant qu’ils se portent acquéreurs de ce bien. C’est d’ailleurs cette rénovation récente qui les avait incités à se lancer. Depuis, ils étaient endettés, mais cela ne posait pas véritablement de problème. Il leur restait encore un peu plus d’une vingtaine d’années à attendre avant de devenir véritablement propriétaire. Quand ce moment viendrait, lui aurait soixante ans et elle cinquante-huit presque l’âge auquel ils avaient prévus de revendre l’appartement et de prendre une retraite méritée au bord de la méditerranée. C’est vrai, il s’y était pris tardivement. Ils avaient déjà deux enfants alors. Une fille et un garçon, Oriane et Otan. Otan se prononçait comme s’il y avait eu un « e » final, pas comme l’OTAN, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord. C’est lui qui avait eu cette idée. Il voulait un prénom original pour son fils, un prénom qu’il serait seul à porter. Il semble qu’il ait gagné son pari. A l’époque où se déroule l’anecdote qui va être contée, Oriane avait onze ans et s’apprêtait à devenir une demoiselle, Otan, son jeune frère, en avait sept, quant à la mère, Julie, elle était âgée de trente-huit ans et le père, Nathan, de quarante. Avant toute chose, ce qu’il convient de savoir, c’est qu’elle et lui gagnaient confortablement leur vie, suffisamment en tout cas pour leur permettre d’investir dans un appartement situé au cœur de la capitale sans éprouver le besoin de se priver de quoi que ce soit. Ils disposaient chacun d’une automobile par exemple, lui d’un Crossover de marque réputée et elle d’une petite berline qu’elle préférait à cause de sa plus petite taille et de sa meilleure manœuvrabilité en ville. Les enfants, eux, aimaient surtout la voiture de leur père, le confort était plus grand et de nombreux gadgets permettaient de passer agréablement le temps lorsque le week-end venu toute la famille partait à l’aventure, en grande banlieue, pour rendre visite aux grands-parents.