Damona Morrigan Fondatrice d'Alchemypoètes
Messages : 4544 Date d'inscription : 06/11/2010 Localisation : Dans la cabane de la sorcière blanche sur l'île d'Emeraude
| Sujet: Ton horizon Ven 22 Mar - 6:47 | |
| Dans l’errance sans fin de ma déraison, à travers les plaines de mes faiblesses et les marais de ma longue solitude maintes fois j’ai trébuché. Dans le labyrinthe grandissant de mes maux, j’ai marché sans m’arrêter. Je cherchais une lueur d’espoir sous l’épaisse couche de brouillard de mes émotions contradictoires, une source de lumière venue d’un ailleurs. Une étincelle aurait suffi à ma petitesse, je n’en demandais pas plus pour recouvrir un peu de mes forces perdues dans les déluges de mes tempêtes orageuses. J’allais la tête baissée, les yeux rivés sur les pavés mouillés par mes larmes débordant de mon vase intérieur que j’essayais vainement de retenir. A force de déambuler dans des endroits sombres peuplés d’ombres aux airs menaçants et aux pensées hostiles, j’ai oublié le temps et les cycles des saisons de mes humeurs décalées, imprévisibles et déroutantes. Je ne me rappelle plus à quel moment j’ai été vide de tout. Plus aucune goutte d’eau n’a franchi la frontière du coin de mon œil. Ma vue se brouillait comme frappée par l’amaurose au fur et à mesure que j’avançais sur les chemins rocailleux de plus en plus étroits, étouffants et accablants. Les visages fantômes me poursuivaient partout de jour comme de nuit de leurs regards accusateurs et méprisants et je ne trouvais plus de quiétude en mon âme attristée par les déceptions, les désillusions, les trahisons. Le blanc de mes yeux avait tourné au rouge, preuve de ma colère inexprimée, retenue prisonnière dans la cage de mon esprit toujours en ébullition malgré sa chute volontaire dans la ouate légère d’un demi-sommeil. Mon cœur cognait fort dans ma poitrine comme s’il donnait des coups de poing fou de rage contre ma cage thoracique de l’intérieur et je retenais ma respiration. Mon corps tout entier me faisait mal. J’aurai voulu le celer pour que plus rien ne lui échappe par le pouvoir de la parole puisque les mots, les sons peu importe leurs couleurs ou leurs timbres, clairs, sombres, graves, aigus, doux, puissants, amers ou agressifs n’avaient plus de poids sur la balance de la justice. Ainsi je continuais ma marche silencieuse dans un halo hermétique aux jugements du monde extérieur. Puis, un matin, j’ai déposé le glaive d’Uriel au pied d’un rocher sur les hauteurs de la colline de l’abandon par résignation ou peut-être, pour éviter ma dérive toujours plus à l’ouest dans un voyage sans retour. En me redressant, désarmée, je faisais face au vent et, mon regard a osé se poser au loin sur les nuages. C’est là que j’ai touché de mes yeux ton horizon.
Dernière édition par damona morrigan le Mar 9 Avr - 23:38, édité 1 fois |
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lutece Administrateur-Poète
Messages : 3375 Date d'inscription : 07/11/2010 Age : 67 Localisation : strasbourg
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Damona Morrigan Fondatrice d'Alchemypoètes
Messages : 4544 Date d'inscription : 06/11/2010 Localisation : Dans la cabane de la sorcière blanche sur l'île d'Emeraude
| Sujet: Re: Ton horizon Mar 9 Avr - 23:37 | |
| Merci Lutèce pour ta lecture. Au fait moi j'aime tout parce qu'il y a tout de moi dedans tout simplement. Et la fin vient d'une simple image que je trouvais magnifique et qui a surtout su m'apaiser. Je vais essayer de la poster sous le texte. |
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lutece Administrateur-Poète
Messages : 3375 Date d'inscription : 07/11/2010 Age : 67 Localisation : strasbourg
| Sujet: Re: Ton horizon Mer 10 Avr - 14:28 | |
| Elle est magnifique cette image Damona, et je comprends qu'elle t'ai apaisée. Je viens de relire ton texte, c'est vrai, il y a tout de toi dans ces mots. |
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