Je m’aime, et oui, déjà je ne suis pas un homme
Et ça c’est le meilleur cadeau, au minimum.

Je m’aime, c’est vrai, je ne sais pas bien cuisiner,
De cette place, on me repousse pour rien risquer.

Je m’aime, mon corps est le seul sujet que j’admire,
Je ne ferais rien qui pourrait le faire blêmir.

Je m’aime, la télé nous informe d’inondations,
Je zappe de chaine, et je cherche une récréation.

Je m’aime, dans ma fonction, j’attends que le temps passe,
Je ne comprends pas, que les autres, ça les agace !

Je m’aime, des gens intimes à l’hôpital m’attendent,
Je n’y vais pas, je leur raconte toute une légende.

Je m’aime, ce soir c’est l’anniversaire de ma fille,
Le pull acheté pour elle, je le porte aujourd’hui.

Je m’aime, notre compte est au rouge, mais ces chaussures…
Oh il n’y a rien à dire, je n’aime pas la censure !

Je m’aime, cet homme me dévisage et ça me plait…
Je vais le suivre, ce sera juste pour un ballet.

Je m’aime, ce soir « il » aura droit à ma migraine,
Mon après-midi ne fut pas très puritaine.

Je m’aime…Je m’aime !

Aujourd’hui je suis seule, tous m’ont abandonnée.

Rien qu’une très grande injustice, « ils » m’ont rit au nez
Quand j’ai tenté de me plaindre, d’être maltraitée,
De désirer le divorce et ma liberté.

Avec soulagement, il m’ont laissée partir.
Pas un seul n’a essayé de me retenir
Et j’ai saisi qu’ils étaient vraiment égoïstes,
Que j’avais une famille qui n’était pas altruiste.

Je m’aime,
Il vaut mieux être seule, que mal accompagnée !