Elle avait posé son panier sous l’arbre
Et tendait nonchalante
Ses mains fines aux branches
Sa chemise légère frissonnait d’un matin encore frais,
Et son jupon virevoltait sur ses hanches
La grâce d’un jour parfait.
« Va cueillir des cerises, et ne revient sans les fruits,
Que ton panier rempli
Rapporte la promesse
De délicieux clafoutis… »
Mais qu’est-ce qu’un jour d’été
Fût-il un jour parfait :
Cueillir en solitaire les rubis
Qui éclatent dans les doigts et tâchent les habits
N’est pour une adolescente
Activité passionnante…
Elle avait posé son panier sous l’arbre
Et tendait nonchalante
Ses mains fines aux branches
Lorsqu’un discret cliquetis
Soudain l’interrompit :
Du dessert la promesse
Passait après le sms…
« -T où et tu fé koi ?
-Je suis au petit bois,
Sous le vieux cerisier,
Viens donc me retrouver…
Ma mère m’a intimé cerises ramasser
Nos deux mains à coup sûr
Sauront trouver fruits bien mûrs… »
Que le vieux cerisier ne s’effraie
D’ardeurs adolescentes,
A l’innocence charmante
Si le clafoutis fut bon,
Ce n’est pas de ses fruits doux et ronds
Car le chemin du verger
Passait devant le supermarché…
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