Un verbe d’échos voraces
A dévoré ma face
Et lorsque sans force
Je gémis sous son poing
Il pousse un peu plus loin
Mes barrières tremblantes
Crucifiées sous le pieu
D’une logorrhée fervente
Obligeamment penchée sur la bassine
Je vois se putréfier mon reflet
Dans les débris fanés
De pâles nuits assassines
Des mots anthropophages
Ont planté dans ma jambe
Leurs crocs blanchis de rage
Dégoulinants du trop d’encre insensée
Du trop d’encre inversée
Du pas assez
J’aiguise sans tarder
Mes couteaux à damier
Dans la dernière blessure,
Celle que j'arrose au marais
Du pus quotidien de l’usure
Une poésie de suture
Dont le sang est d’azur
A baisé sur mes lèvres
Le chant des immortels
Sur ma peau doucement
S’ouvrent les asphodèles
Une impro sauvage règle ses strophes sur le roi
Quand le fou s’est perdu dans mes bras
Chantre du n’importe quoi
J’ai trempé sous les mots
Mon cœur de feu follet
Durci à l’acier
Furole de fers forgés
Une poésie cannibale
M’a déviée de mon axe
Et je viens tituber
Mon corps dans ta syntaxe.