La ville a noyé ses lumières dans un ruban boueux,
Déséquilibrée par le poids de mes songes
Je cherche à repêcher mon âme
Elle s’est embarquée sans prévenir
Sur un radeau sans voiles
La ville a noyé ses lumières
Tombée à mon insu
Dans un reflet d’étoile
Je suis allongée nue
Le rêve est un tapis d’épines
C’est l’univers qui m’observe
Suaire infini de la bruine
Tombée à mon insu
Dans un reflet d’étoiles
Mes yeux pulsent sous mes paupières,
Je serre dans ma gorge
Le rire des ivrognes
Et les sanglots d’hier
Le marais engloutit les ordures
Dans le flux des souvenirs gigognes
Mes yeux pulsent
Sous mes paupières
Déséquilibrée sur la bordure
Je repêche au passage
Les scories du marécage
Des marches plongent en apnées illusoires,
Cognant le fond de ma baignoire
Je nage à tâtons
Ignorant qu’elles reconduisent
A mon point de départ
Déséquilibrée sur la bordure
Je me repêche au passage
Retour et fumigènes
Une étoile bouillante
A percuté ma tête
Géode extraterrestre
Aux paupières de cristal
Elle a dissout mes chairs
Et me pénètre
Tombée à mon insu
Dans un big bang fatal.