Elle s'est arrêtée devant ma porte
Voyageuse de l'aube
Elle est venue sans escorte
La nuit pétrifiée dans les pans de sa robe
Les grelots du carrosse
Par dessus le linceul
Chantaient l'hymne féroce
Entendu de moi seule
Trois petits coups frappés
Et mon cœur qui se glace
Mes mots dans la buée
Se délitent et s'effacent
J'ai saisi mon bagage
Triste ballot rempli
De mes doutes et de rage
Et puis je l'ai suivie
Sur la neige le soleil
Semblait nourrir son ombre
Prisonnière de merveilles
Son sourire était sombre
Lorsque la nuit se fige
Dans une aube sans forces
Je m'abandonne au vertige
Des grelots du carrosse.
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