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 Cinq

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quelemondeestbeau
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quelemondeestbeau

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MessageSujet: Cinq   Cinq EmptyJeu 19 Sep - 18:46

Voici un nouveau projet, pas encore tout à fait terminé, qui me tenait à coeur et que j'espère avoir mieux réussi que "Lune". Tous les endroits cités sont réels mais les personnages sont purement ficitifs.


PARTIE 1
LES BOURGEONS

I.

CLEMENTINE


Nous nous retrouvâmes tous les six sous un des nombreux cerisiers de la Grande Pelouse, telle que nous appelions l'immense étendue verte non loin du château de Sceaux. Ce mercredi étant un jour particulièrement chaud, la pelouse était bondée de monde. Nombreux étaient les parents qui avaient décidé d'emmener leurs chérubins au parc de Sceaux pour leur faire profiter du beau temps. En apercevant deux garçonnets près de nous qui jouaient au football, Alizée s'écria :

- Si je reçois leur ballon dans la tronche, ils vont passer un sale quart d'heure !
- Alizée, ce sont que des gosses, rétorqua Stanislas. Laisse-les jouer.

Ma sœur haussa les épaules et commença à servir de la salade de tomates à qui en voulait. Je tendis mon assiette.

- Dis donc Clem, je croyais que tu n'aimais pas les tomates, fit Alizée en me servant deux belles tranches.
- C'était avant de goûter les tiennes, sœurette.

Elle m'adressa un grand sourire ravi avant de reporter son attention sur les deux apprentis footballeurs. Alizée avait toujours eu un problème avec les enfants, allez savoir pourquoi. Lors des repas de famille, durant lesquels étaient souvent présents les petits cousins et cousines du côté de notre père, elle réussissait à chaque fois à s'enfuir quand l'un d'entre eux lui proposait un jeu. Elle me désignait en ajoutant que j'adorerais sûrement jouer au jeu proposé, que ce soit un Uno, un Monopoly ou – le pire jeu existant au monde pour sa durée extraordinaire – un Mille Bornes.
Cependant, cela ne l'empêchait pas d'être une grande sœur en or avec moi. Enfin, une grande sœur... Elle n'avait que dix minutes de plus que moi. Néanmoins, elle se considérait comme l'aînée et ressentait un besoin viscéral de me protéger. En fait, dans la bande, tout le monde tentait de me protéger, sans que je sache vraiment pourquoi. Peut-être à cause de mon hypersensibilité. Mes réactions étaient souvent plus fortes que celles des autres : je pleurais plus, souffrais plus et déprimais plus. Au fond, leur protection était peut-être une bonne chose. Sûrement même.
Du coin de l’œil, j'aperçus Erwan, le plus jeune de la bande car ayant sauté une classe, sortir des partitions abîmées et cornées de son sac de cours. Nous nous arrêtâmes de parler et l'observâmes en souriant. Il remarqua notre silence soudain et leva les yeux vers nous.

- Encore un exam de violon ? demanda Alizée en gobant ses tomates.

Le jeune musicien hocha tristement la tête. Depuis ses six ans, il suivait des cours de violon et de solfège au conservatoire de Bourg-la-Reine, ville où Alizée et moi vivions depuis quelques temps. Je reposai mon regard sur mon assiette. Il n'y avait aucun souci à se faire pour Erwan, il avait toujours été un élève modèle, brillant dans toutes les matières, même en sport et en dessin. Nous avions également eu la preuve de son talent pour le violon lors des nombreuses auditions auxquelles il nous avait invités.
Stan posa une main sur l'épaule d'Erwan. Vivant dans la même famille d'accueil depuis très longtemps, ils se considéraient comme frères et, à la manière d'Alizée, Stan protégeait toujours Erwan des critiques et des moqueries. Après les traditionnels « intello » et « fayot », Erwan avait ensuite eu droit aux insultes plus violentes et dégradantes. Mais Stan, sportif d'un mètre quatre-vingt, était là pour remettre tous ces petits malins en place.

- Tu vas l'avoir ton troisième cycle ou je sais pas trop quoi, panique pas, déclara Stan.
- Au fait, Erwan, c'est quand la prochaine audition ? questionna Thierry, qui n'avait encore rien dit, avec un réel intérêt.
- Le 13 juin, répondit le violoniste sans quitter des yeux sa partition.
- On a le temps de s'organiser alors ! Et tu nous joueras quoi ?

Alizée, qui était assise à la gauche d'Erwan, jeta un œil à sa partition.

- Du Tchaïko... Tchikouv... Bref, le mec qui a fait Le Lac des Cygnes, éluda-t-elle.
- J'aime beaucoup Tchaïkovski, commenta timidement Roksana.

Nous nous tournâmes vers la jeune fille. Avec son terrible accent russe et ses cheveux blonds très longs, Roksana faisait tourner la tête de plus d'un garçon à Lakanal, le lycée où nous étions en première. Si elle n'avait pas désiré ardemment obtenir son bac, Roxy – comme nous l'appelions tous pour faire plus court – aurait très bien pu être mannequin dans sa Russie natale ou même à l'internationale.

- C'est un gars de chez toi, Tchaïkov... Comment tu dis déjà ? reprit Alizée, incapable de répéter correctement le nom du compositeur.
- Tchaïkovski, répondit Roxy en souriant. Et oui, c'est un « gars de chez moi ». Mais ce n'est pas parce qu'il vient de Russie que j'aime beaucoup ce qu'il fait.
- Mes parents m'avaient emmené voir Le Lac des Cygnes, déclara Thierry, mais je dois vous avouer que je me suis endormi bien avant l'entracte...

Le père de Thierry était un très riche banquier qui avait pu offrir à sa famille une vie de conte de fées. Avec sa femme et son fils unique, il vivait dans une très grande maison à Sceaux. Et, comme on dit : « Quand tu as une maison à Sceaux, c'est que tu as réussi ta vie ». Il n'était pas rare que la famille De Palatier se rende à l'Opéra Garnier ou Bastille pour assister à une représentation. La plupart du temps, la famille suivait le spectacle proposé dans une loge V.I.P. dont le prix d'une place s'élevait souvent à plusieurs centaines d'euros.

- Ils veulent retenter l'expérience, reprit le lycéen en se resservant des tomates. Dans un mois, je vais voir Casse-Noisettes. Youpi.
- Tu vas aller voir des mecs en tutu et des filles qui dansent en faisant la gueule avec tes vieux et tu oses te plaindre ? le railla Stan qui était aussi insensible que Thierry à la beauté d'un ballet.
- Les hommes ne portent pas de tutu, Stan, fis-je en posant mon assiette dans l'herbe. Et les filles ne font pas toujours la tête quand elles dansent. Toi et le ballet, ça fait vraiment deux bien distincts !

Il prit un air faussement vexé comme il savait si bien le faire et me tourna le dos. Son attitude était trait pour trait celle d'un enfant qu'on avait contrarié.

- Ah oui, là comme ça, tu ressembles vraiment à une danseuse ! s'exclama Alizée.
- Hein ? Pourquoi ? lui demanda-t-il en lui faisant face, perplexe.
- Parce que tu fais la gueule !


STANISLAS

Ni une, ni deux, je pris la bouteille d'eau que Clem avait laissé ouverte. C'était sûrement une faute d'inattention de sa part : tout le monde savait qu'il ne fallait jamais laissé une bouteille d'eau ouverte quand j'étais dans les parages. Je me levai, la bouteille à la main et me dirigeai vers Alizée. Elle comprit d'un coup mon intention.

- Stan, recule... commença-t-elle, mal assurée. Stan...

Elle se leva à son tour, attendit trois secondes à peine et détala comme un petit lapin effrayé. Je n'avais pas bougé et attendais simplement qu'elle se fatigue toute seule.

- Cours, Forrest, cours ! s'écria Thierry pour se moquer d'Alizée, qui avait maintenant atteint l'autre côté de la pelouse.

Clémentine secoua doucement la tête en souriant avant de proposer une pomme à Roxy. Cette dernière la refusa poliment.

- T'inquiète pas Roxy, Clem n'est pas assez méchante pour empoisonner les pommes ! affirmai-je à Roxy.
- Je sais bien, je n'ai juste plus faim.
- Pas sûr que Stan connaisse la signification de « Je n'ai plus faim », rétorqua Thierry.

Je lui donnai une petite tape amicale derrière la tête, un peu comme Gibbs le faisait dans N.C.I.S., ma série télé favorite. Thierry répliqua en me balançant une poignée d'herbe qu'il venait d'arracher. Certains brins d'herbe retombèrent sur la partition d'Erwan, qu'il repoussa du bout des doigts, sans se déconcentrer. J'admirais très sincèrement sa capacité à rester aussi concentré sur son travail, malgré le bruit que nous faisions.
De l'autre côté de la pelouse, Alizée avait cessé de courir et semblait presque s'impatienter. Néanmoins, elle n'osait pas revenir vers nous.

- N'aie pas peur Alizée ! lui criai-je. Je ne te ferai aucun mal !
- Mais oui, bien sûr, marmonna Thierry. C'est pour cette raison que tu as une bouteille d'eau pleine dans la main.
- Viens me chercher Rase-bitume !

Alizée m'avait toujours appelé Rase-bitume, aussi loin que je me souvienne. Il était rare qu'elle m'appelle Stan, encore plus rare qu'elle m'appelle Stanislas. Elle aurait pu choisir le Géant, Bigfoot ou un surnom qui se moquerait de ma grande taille. Elle avait préféré Rase-bitume. Remarquez, je préférais Rase-bitume à Microbe, Acarien ou je ne sais quel autre minuscule organisme.
Je posai la paume de ma main sur le goulot de la bouteille pour empêcher de laisser couler trop d'eau et m'élançai vers elle sous les acclamations de Thierry et de Clem. Plus de Thierry que de Clem d'ailleurs. De nouveau, Alizée s'enfuit mais je courais beaucoup plus vite qu'elle. A peine quelques minutes plus tard, je l'avais attrapée et la maintenais contre moi tout en déversant la totalité de la bouteille sur sa tête. Elle se débattis mais finis par renoncer et accepta son sort sans crier et sans râler. De toutes façons, si elle ne râlait pas maintenant, elle râlerai forcément plus tard. C'était pour ça que nous aimions tous Alizée.


THIERRY

Tandis que Stan et Alizée revenaient tranquillement, l'un avec une bouteille d'eau vide à la main, l'autre entièrement trempée, je me souvins brutalement du contrôle de physique que j'allais avoir le lendemain mais que je n'avais absolument pas révisé. Mon dernier contrôle avait déjà été un fiasco, j'avais été très sévèrement réprimandé par mes parents. Ils avaient menacé de me priver de sortie pendant deux mois. Je devais absolument me rattraper. J'hésitai cependant à sortir mon classeur de physique : je détestais travailler ou réviser lorsque j'étais avec la bande.

- Tu as l'air préoccupé, devina Clem. Un problème ?
- Je n'ai rien fichu en physique, je vais de nouveau rater mon contrôle.
- Et ce n'est pas moi qui vais t'aider, ajouta-t-elle en souriant.

Clem n'avait jamais été une grande scientifique. Elle détestait tout ce qui se reportait à la physique ou à la chimie et ce, depuis très longtemps. On avait toujours su qu'elle partirait en classe littéraire. Elle avait un niveau en français plus que correct et parlait anglais bien mieux que nous tous.

- Tu as quel prof en physique ? me demanda Roxy.
- Le T-Rex.

La jeune russe éclata de rire.

- Tu parles de Mme Jourtan, non ? Le fantôme du bâtiment scientifique ? (Je hochai la tête et ris à mon tour.) Je l'ai moi aussi et on a eu notre contrôle il y a deux jours. Elle ne change jamais ses énoncés.

Elle me tendit une feuille de papier griffonnée et surlignée en jaune à divers endroits. La plupart des formules avaient été notées au crayon à papier dans le coin supérieur droit.

- Je pensais le jeter mais si ça peut te servir...

En remerciant Roxy, je pliai le précieux bout de papier et le rangeai dans le rabat de mon agenda, en bien mauvais état après avoir été utilisé pendant plus de deux trimestres. Il m'était souvent arrivé de me demander ce que je faisais en première scientifique. Les maths n'avaient jamais été mon fort, la SVT encore moins. Je pense que j'avais demandé à être en S surtout pour contredire mon père, qui ne voyait pas en moi le fils modèle qu'il espérait avoir. Selon lui, traîner avec des jeunes de cités – par cités, comprenez Bourg-la-Reine et Antony – n'était pas digne d'un De Palatier. J'avais déjà essayé de discuter avec certains Scéens, les lycéens vivant à Sceaux, mais la discussion n'avait tourné qu'autour de leurs fringues, de leurs maisons à la campagne et encore beaucoup d'autres choses comme ça. Une discussion inutile en somme.
Sans que je la vois, Alizée glissa ses mains trempées et froides dans mon cou, me faisant sursauter.

- Alizée, tu sens le chat mouillé, lui fis-je avec un grand sourire.
- Et toi, je sens que tu as du gâteau au chocolat dans ton sac, répliqua-t-elle en lorgnant mon sac de cours.

Très vite, il ne resta plus rien du gâteau au chocolat préparé par la cuisinière de mes parents. Comme on dit, c'était une tuerie.

- Je reviens, déclara Roxy en se levant. Je vais aux toilettes.

Elle s'éloigna d'un pas rapide du cerisier et disparut derrière les arbres du parc. Pendant ce temps-là, Erwan, qui avait cessé de réviser, sortit un jeu de cartes et nous proposa une bataille.
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MessageSujet: Re: Cinq   Cinq EmptyDim 22 Sep - 14:39

Je t'encourage ma petite Bo pour ton nouveau projet. J'ai bien aimé "Lune" et celui-ci promet d'être tout aussi captivant et haut en couleur, bravo !
Tu devrais rappeler le lien pour le site "monbestseller" par ici Wink
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MessageSujet: Re: Cinq   Cinq EmptyDim 22 Sep - 18:49

Il est très bien avancé pour le moment, et j'espère que monbestseller permettra vite de pouvoir publier plusieurs livres !

En attendant, bonne idée, je rappelle l'adresse de "Lune" sur monbestseller : http://www.monbestseller.com/manuscrit/lune
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MessageSujet: Re: Cinq   Cinq EmptyMar 4 Mar - 11:49

Alors cette bataille qu'est-elle devenue? J'espère avoir de tes nouvelles bientôt ma petite Bo !
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MessageSujet: Re: Cinq   Cinq EmptyMar 4 Mar - 22:45

Il y en a qui veulent à tout prix savoir la suite Wink

On peut la lire sur monbestseller sous le titre "Des bris de miroir". J'aimerais beaucoup avoir les avis des poètes et romanciers d'Alchemy sur mon deuxième bouquin, je le trouve plus réussi que "Lune". En tous cas, pour l'instant, j'ai peu de visites Smile

http://www.monbestseller.com/manuscrit/des-bris-de-miroir
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MessageSujet: Re: Cinq   Cinq Empty

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