Le corps est un vieux dégueulasse
Il rote il chie il pète
Et tremble des pieds jusqu’à la tête
Pour ne pas perdre la face
L’âme se replie dans un coin
Remâchant son dédain
En soupirs malhonnêtes
Pendant que l’autre impudique
Gargouille sue et prend la trique
L’âme est une délicate
Qui tape à petits coups de patte
Sur la peau du balourd
De verbeux coups de tambour
Le corps a l’impudence des nourris
L’âme la décence des sans abris
Elle prétend n’être que de passage
Derrière les barreaux de la cage
Le corps voit l’âme regarde
Le corps vomit
L’âme entre en thérapie
La chair tremble ses peurs blafardes
L’âme frissonne
Ses peurs de conne
Qui des deux mène la danse
Partenaires désassortis
Dans la valse bancale des silences?
Le corps est cependant bien brave
Et dans les heures solitaires
Où l’âme sort de sa cave
Il accepte de se taire
Lorsque déferle en tsunami
L’âme en larmes d’agonie.