C’est encore une de ces nuits où des larmes coulent sur mes joues. Je me sens si bête et si désarçonnée. L’incroyable histoire de Benjamin Button m’a ému. Ça, c’est le moins qu’on puisse dire. J’aimerais qu’une pareille histoire arrive à l’amour de la vie. Mais ! Il y a bien de quoi regretter une histoire de la sorte.
Sans pour autant avoir une vie à l’envers, j’ai souvent eu l’impression que je n’étais qu’une vieille dame qui radotait de temps à autre. Enfin, cela reste une impression car au fond, je sais que j’ai toute ma jeunesse. Je suis juste nostalgique, de ces nostalgiques qui videraient des bouteilles de whisky ou une bouteille de vodka accompagnée de caviar.
Je suppose qu’on a tous une expérience de la vie qui est unique. Hélas ! On est toujours à envier celle des autres sans s’apercevoir de la chance qu’on a nous-mêmes.
J’aime les histoires d’amour, je pourrais en écrire des tonnes, des qui se finiraient mal, des qui se finiraient bien. Il n’empêche que je n’ai jamais su écrire ne serait-ce qu’une histoire convenable. L’espoir fait vivre. Alors comme je vis, j’espère.
J’espère tout en pleurant le passé et en redoutant l’avenir. Que vis-je exactement ?
Je me le suis demandée tous les jours et chaque jour, la réponse m’échappe.
Un jour, je parie que cette réponse viendra à moi comme un éclair, comme un phare ou une sublime petite ampoule dans une nuit obscure, froide et amère.
Ce jour-là, je n’aurais plus besoin de faire semblant, de dire ce qui ne me plaît pas ou de ne pas faire les choses qui, pour moi, doivent être faites.
Non, tout cela ne m’importerait plus. Je serais en vie et je pourrais jouir de mon pouvoir, un pouvoir dont je n’ai pas l’étendue, un pouvoir qui n’est pas réel en vérité.
Ce pouvoir est le rêve. Il a été celui qui m’a donné une lueur de bonheur et en moi, il bat, il s’estompe quelquefois pour resurgir aussitôt, plus intense.
J’ai peur de ne pas savoir vivre comme il faut, non pas par convention au point que je me laisse aller à la procuration. Je suis ailleurs. Le monde me semble si aride et si glacé, si tendu et si prompt, … Il y a en lui ce quelque chose qui m’efface, m’abaisse et me laisse perplexe, atterrée. Voilà pourquoi, j’ai peine à prendre mon «élan ». Les choses qui paraissent anodines pour certaines personnes sont à mon goût de véritables obstacles. C’est comme si j’étais un fantôme : je ne sais ni m’exprimer ni sentir l’expression. Je suis un corps qui erre, une âme qui vagabonde et ceci entre d’autres corps, entre d’autres âmes. La comédie est la même, le jeu, le théâtre, les spectateurs. Beckett semble bien avoir compris comment fonctionne la machine, rien ne lui a échappé. Tout nous a échappé. Ce que j’écris là, j’aurais pu l’écrire sur du vulgaire et pourtant, pratique papier. Seulement non, c’est ici que j’écris. L’habitude me direz-vous. Il y a plus, l’accoutumance. La drogue est tantôt douce tantôt acide quand on sait qu’elle peut nous être supprimée ou pire enlevée, arrachée. On ne voit pas les difficultés quand on n’y fait pas face. Soudain, les objets qui nous entourent prennent place en nous et nous parasite, s’installent progressivement, durablement jusqu’à la dépendance totale et définitive. Qui sommes-nous ? Incapables de jurer sans nos objets ? Nous sommes des organes, des pensées éparses qui tentent de converger en un noyau, celui d’un cœur pur. Or la pureté n’est plus là où règnent les passions. Celles-ci sont plus que dévastatrices. Chez certaines personnes, elles créent des névroses quand elles ne sont pas satisfaites. Chez d’autres, elles sont comme partie intégrante d’eux-mêmes. Le dernier cas est celui qui s’applique en général. J’ai cherché maintes fois à contrôler, à réfréner ces désirs. Ce n’est pas une mince à faire ! Je ne parviens pas à extraire leurs sources car je refoule moi-même mon propre fonctionnement. Cela étant dit, j’ai plaisir à satisfaire ceux qui peuvent l’être.
Un bon film même s’il fait venir des pleurs reste un plaisir. L’important est d’apprendre pour comprendre peut-être…



Mignardise

C'est l'un des plus beaux films que j'ai vu. Comme je comprends ton besoin d'écrire sur le message qu'il porte aux hommes. Merci mon étoile filante !

Merci à toi ! Ce film est vraiment superbe, c'est incroyable. Tout plein de vérités !!!

Oui à voir et à revoir comme élixir de l'âme !

Magnifique, j'adore et j'adhère, tu dis tant de vérités et je viendrais te relire souvent. Merci de ce partage profond.

Merci également Lutece. Bises.