Quand vient la nuit je rumine
Remâchant ma déprime
Aspirations bovines
Je voudrais retourner en arrière
Quand j’étais ton univers
L’esprit toujours en veille
Quand j’étais en sommeil
Je retrouve sous les draps
Mes idées noires en tas
Et j’arrache à mes rêves
Des flashes cruels
Je broie des couleurs vieillottes
Et mon âme sanglote
Dans un fond d’alambic
Aspirations merdiques
Lorsque l’aube me flétrit
Et que j’oublie la nuit
Je me change en taxi
En mémère
En cuisinière
Je recouds des chemises
Je vais à la pharmacie
Je garnis les placards
Je te trouve un peu pâle
Je suis là le matin
Et puis le soir aussi
Aspirations archétypales
Je suis celle qui te dit
Si ta jupe est trop courte
Qui t’achète des yaourts
Qui trouve miraculeusement
La boite aux pansements
Je suis celle qui pose les questions au mauvais moment
Qui lave à la main
Ton chemisier blanc
Je suis connue par cœur
Sentimentale à rebours
Derrière mes peurs
Se tait mon amour
Je blêmis pour un courant d’air
Voudrais te mettre sous verre
Je suis devant ta porte
Hésitant à toquer
Pour toi je deviens forte
Je suis là tu le sais
Et tu peux me parler
Mais pas assez ce jour-là
Où tu cachais les ennuis
Sous tes épines sorties
Aspirations sans répit.
illustration : Alice Miller, Bilder meines lebens
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